Chloé Viton, Geoffrey Badel – The Manila Room / A creepypasta by Ziti & Orzo

À partir du 9 novembre, la galerie du Frac devient le foyer virtuel de Ziti & Orzo (les alter ego des artistes), deux entités (« hantités ») errantes issues de creepypastas, ces récits effrayants diffusés essentiellement sur Internet et se déclinant sous différents formats (images, textes ou vidéos), naissant souvent de rumeurs et s’alimentant de spéculations auto-générées telles des légendes urbaines.
Ce foyer est un backroom dans lequel Ziti & Orzo viennent se no-clipper, c’est-à-dire se déplacer de manière rapide et furtive. Dans le monde numérique d’aujourd’hui, le backroom n’est plus l’antichambre fantasmée des vieux clubs de nuit d’antan. Il est désormais considéré comme une dimension parallèle, avec plusieurs niveaux connectés entre eux, et composé de grandes pièces vides et répétitives, donnant une sensation de déjà-vu à toutes celles et tous ceux qui s’y aventurent.
Lumière tamisée, murs tapissés de papier peint jauni et le sol recouvert d’une vieille moquette, l’espace s’apparenterait à un open space désuet et obsolète dans lequel des œuvres étranges et mal placées viendraient perturber la déambulation. Dans cet univers virtuel et liminal, aux limites d’un inquiétant familier, la manila room est une anomalie spatiale isolée. Elle est généralement considérée comme une extension d’un niveau, tirant son nom du fait que le papier peint et le sol ont une couleur similaire à celle du papier manille qui lui-même possède le même teint que le papier kraft.

L’exposition est conçue comme le deuxième chapitre et le prolongement d’une aventure qui débute le 24 octobre à 19 h 15 sur le campus à partir de La Vignette au cœur de l’université Paul-Valéry à Montpellier. Dans cette soirée, des followers sont invités à suivre Ziti & Orzo au cœur d’une exhumation, d’une procession et d’une célébration, permettant ainsi de découvrir les fouilles enterrées des deux personnages, réalisées pendant plus d’un an dans différents espaces virtuels : les réseaux sociaux comme les voies inconscientes qui permettent d’accéder à l’hypnose, l’astrologie et la psilocybine (un hallucinogène). Cette plongée dans ces espaces leur ont permis de rencontrer un de leur alter ego et de développer leur propre creepypasta avec l’aide de complices anonymes.
Éric Mangion, d’après Vincenzo Susca et les artistes
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Programmée par Emmanuel Latreille, cette exposition a été accompagnée par Éric Mangion et l’équipe du Frac.