Stéphanie Sagot – Terre Amoureuse – Larzac

Ce travail s’intègre dans ma série des Terres amoureuses entamée en 2023 qui documente les engagements de celles et ceux qui, par l’art ou les luttes douces, prennent soin de la terre.

Après diverses recherches menées aux archives de Millau, mené divers entretiens et m’être imprégnée des terrestres qui peuplent le plateau du Larzac, j’ai souhaité ici restituer les engagements, les tendresses et tensions ressenties, des premières résistances paysannes de 1971 aux Résistantes de 2023 et à la révolte agricole de ce début 2024.

Une grande aquarelle sur papier ainsi qu’une œuvre sonore, lecture d’une lettre de la ligue des paysans japonais opposés à l’aéroport Narita aux paysans du Larzac en 1985, restituent ces messages de solidarité, de paix, et ces inventions fertiles de résistance et de désobéissance civique contre les dominations qui éprouvent la vie, parmi lesquelles notamment les conflits armés, le nucléaire, l’artificialisation et l’appropriation des terres, l’agriculture intensive entravant la santé du vivant, des sols, des airs, des rivières, des océans…

Visuel: Terre amoureuse, Gardarem Lo Larzac. Aquarelle sur papier (détails) 200 x 150 cm.
Cette peinture relie la pluralité de ces récits et impressions dans une composition qui fait référence à un triptyque de Jérôme Bosch intitulé Le Chariot de foin réalisé vers 1510- 1515, d’orientation eschatologique (étude de la fin du monde et de l’humanité).
Elle évoque l’être humain qui perd ses biens sur le chemin de la vie, par négligence. Dans cette allégorie encadrée par les éléments essentiels de la Création et une représentation de l’Enfer, la signification symbolique de l’énorme botte de foin centrale renvoie à des notions de gloire et de domination ostensiblement montrées et qui m’ont semblées intéressantes à réengager aujourd’hui.