Berta Ibáñez, Herbes Folles

À l’origine de ma pratique artistique, il y a simplement ma façon d’habiterle monde, un monde qui, à son tour, m’habite et me surprend.
J’ai découvert le procédé photographique du cyanotype* vers la fin du 2019, avant le début de cette période très particulière engendrée par la pandémie. Grâce à cette technique, les premiers mois d’enfermement ont été pour moi une riche période de création artistique. Isolée du monde et loin du contact physique avec les autres, j’ai pu dédier tout mon temps à la découverte de ce processus fascinant qui, à mes yeux, a des possibilités infinies et que je continue d’explorer.
Au cours de cette première phase, j’ai travaillé autour de l’un des thèmes très souvent abordés par les artistes avec le cyanotype : le monde végétal. À la manière d’Anna Atkins il y a déjà prèsde deux siècles, les plantes posées sur le papier sensibilisé et exposées au soleil, s’impriment laissant la trace d’une forme, une structure, une transparence. En fonction du temps d’exposition, de la qualité de la lumière et du type de papier, la nuance de bleu est différente. Chaque photogramme créé est unique et non reproductible.

Herbes Folles est une longue série née pendant cette période d’isolement mais aussi de liberté ; des herbes folles cueillies çà et là, dans mon jardin, sur les trottoirs de ma ville, dans les champs voisins…

*Le cyanotype est une technique de tirage par contact mise au point par l’astronome anglais Sir John Hershel en 1842, à partir d’un mélange de citrate d’ammonium ferrique et de ferricyanure de potassium. C’est un des premiers procédés photographiques et permet d’obtenir des tirages d’un très beau bleu de Prusse.

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