Du 12 septembre 2024 au 4 janvier 2025
Vernissage le 12 septembre 2024
18h00 – 20h00
Ana Maria Tavares, Regina Silveira, Mona Young-Eun Kim, Nicolas Tourte – Sous les pixels, la matière
La révolution numérique selon quatre artistes internationaux : Ana Maria Tavares, Regina Silveira, Mona Young-Eun Kim, Nicolas Tourte
Au Pont du Gard
du 13 septembre au 5 janvier 2025
Vernissage le vendredi 13 septembre
L’exposition Sous les pixels, la matière invite quatre artistes internationaux à questionner le rapport entre réel et virtuel, au travers d’œuvres où nature et artifice se mélangent.
Regina Silveira, Ana Maria Tavares, Mona Young-Eun Kim et Nicolas Tourte proposent des travaux, dont une série de nouvelles productions in situ, qui oscillent librement entre matière physique et matière numérique, stimulant de nouvelles manières de voir et concevoir le numérique comme instrument de création plastique : du mapping vidéo à la réalité augmentée, en passant par la photographie, la sculpture, la vidéo et l’installation multi-support.
Au fil du parcours, les œuvres questionnent les innombrables manières dont le numérique refaçonne notre conception et notre pratique du monde :
- la vidéo 1001 Dias de Regina Silveira met en branle et en jeu notre perception du temps, par un télescopage subtil et poétique de jours et de cieux.
- Ana Maria Tavares se sert des outils de la vidéo et de la photographie numériques pour revisiter l’histoire de l’architecture, questionnant notamment le modernisme comme récit loin d’être neutre (Ana Maria Tavares, La dynamique de la Chute et Fotoforma I et II). Inscrite dans une série de travaux consacrés à l’interstice et au fragment en hommage au génie visionnaire de Piranesi, la vidéo Infinite Rotation fait de l’interstice, à la fois architectural et paysager, la clef pour déstabiliser et redéfinir notre usage de l’espace, par un dépaysement spatial faisant la part belle à l’entropie.
- Chez Nicolas Tourte, le lien entre matière physique et matière numérique est un axe de recherche primordial : dans Fin de Carrière et Entrailles, les images projetées en mapping redéfinissent les matériaux des sculptures, qui deviennent alors à la fois supports physiques d’une expérience sensible et dispositifs métaphoriques d’une dérive imaginaire. Dans Fondation, c’est un mot projeté aux pieds d’un mur avec la consistance fugitive de l’eau qui invite le visiteur à prendre conscience et à réenchanter l’espace.
- Pour Mona Young-Eun Kim, le numérique est à la fois un outil de création plastique et une question ouverte : prolongé voire parasité par d’innombrables barrettes de RAM, le cerveau dystopique de Random Access Brain se situe à mi-chemin entre célébration de nouveaux supports numériques de mémoire et d’information et mise en garde contre les conséquences de leur usage sur nos propres souvenirs, qui paraitraient se perdre dans les brouillards des deux vidéos abstraites qui complètent l’installation. Dans la série Doublage, la réalité augmentée est le vecteur d’une nouvelle écriture du réel : à travers le filtre d’un écran servant aussi bien d’instrument de doublage que de clef d’accès vers un ailleurs, les formes colorées de totems monumentaux se désagrègent, s’habillant de signes mystérieux qui invitent le visiteur à devenir acteur d’une redécouverte ludique et satirique de l’espace environnant.
Sur une idée de la résidence d’artiste l’ÉCHANGEUR22, et du laboratoire pour le développement de nouvelles pratiques curatoriales et technologiques éthiques LABIRINTO, avec la collaboration critique de Viviana Birolli, le PONT DU GARD présente une exposition résolument transgénérationnelle et transculturelle à plusieurs voix, qui valorise une utilisation éthique et artistique du numérique.
Informations pratiques :
En Rive Gauche, dans la salle d’Exposition Temporaire.
10-12h30 et 14-17h. Fermé les lundis matins.
Exposition incluse dans le billet d’entrée aux espaces de découverte. Quelques œuvres accessibles à tous en extérieur.
Pont du Gard – La Bégude – 400 Route du Pont du Gard
30 210 VERS PONT DU GARD
Pour plus d’informations : www.pontdugard.fr
LES ARTISTES
Regina SILVEIRA – Pionnière du numérique
Regina Silveira (1939, Porto Alegre, Brésil) reçoit une première formation artistique à Porto Alegre, au Brésil, et à Madrid, en Espagne, mais c’est à Porto Rico qu’elle affine les exercices qui définissent le cœur même de son œuvre. Invitée à implanter un modèle d’enseignement expérimental à l’université de Porto Rico, Silveira teste intensivement les techniques graphiques de reproduction de l’image et vit dans un environnement qui débat de l’art comme d’un territoire propice à la circulation des images, des discours et des systèmes idéologiques de représentation. A son retour au Brésil en 1973, adepte des méthodologies contemporaines de création, Silveira poursuit son travail de professeure d’université à São Paulo, et, en tant qu’artiste, elle s’impose comme une chercheuse hors pair en spécificités des moyens techniques et des langages de l’art.
D’innombrables œuvres de Silveira remettent en cause les limites de la représentation et de la perception visuelle. À cette fin, l’artiste étudie la manière dont l’appareil optique traite ce que nous voyons et comment le dessin peut manipuler ces processus, les dilater, les déformer, les conduire à l’absurde. Les points de départ de ces exercices sont généralement des icônes facilement reconnaissables – escaliers, labyrinthes, ombres – transformées par des opérations de permutation et des insertions dans des images photographiques, dans des systèmes de représentation ou directement dans l’espace architectural.
https://reginasilveira.com
www.alexandergray.com/artists/regina-silveira
Ana MARIA TAVARES – Les métaverse et les architectures numériques
Née en 1958 à Belo Horizonte au Brésil, Ana Maria Tavares vit et travaille à São Paulo, où elle est professeure et chercheuse en art depuis 1982. Sa production interroge le mouvement moderniste né presque un siècle après l’indépendance du pays, caractéristique des grands projets de la capitale brésilienne, en tant que construction idéologique aux effets inattendus.
Ses œuvres confrontent des techniques industrielles et artisanales et recourent à l’ornement – un élément éliminé de l’architecture brésilienne à partir des années 1920 – afin d’interroger le genre, l’origine et l’altérité, des thèmes généralement ignorés par le mouvement moderniste. Ana Maria Tavares développe des mises en scène qui suspendent le temps et invitent le spectateur à prêter une plus grande attention aux œuvres d’art qui l’entourent.
www.galleriacontinua.com/artists/ana-maria-tavares
Mona Young-Eun KIM – La réalité virtuelle
Née en Corée du Sud, Mona Young-eun Kim vit et travaille à Paris. Après une double licence (2012) en philosophie et cinéma à l’Université Dongguk de Seoul, puis un DNSEP (2018) avec félicitations du jury au MO.CO. Esba (École Supérieure des Beaux-Arts de Montpellier), elle a développé un travail autour de l’épistémologie de la subjectivité.
À cheval entre représentation du conscient et du subconscient, sa pratique artistique est volontairement dystopique, satirique et surréaliste.
Inscrites dans l’actualité par le biais d’objets et de langages, ses pièces participatives abordent la notion de connectivité sociale, offrant au public la liberté de réinterpréter et s’approprier librement ses créations. Panoramiques et in-situ, ses pièces invitent le spectateur à faire sa propre expérience de l’œuvre, intervenant comme sujet actif dans l’évolution de celle-ci. Conçues le plus souvent pour des lieux non institutionnels, s’agisse-t-il de l’espace public ou d’un espace virtuel, ses œuvres intègrent l’architecture et l’espace environnant, pour proposer aux spectateurs des parcours de déambulation et de redécouverte du réel. Afin de reproduire de façon réaliste l’espace environnant et le modifier, elle se sert fréquemment de la réalité virtuelle. Cherchant à dissoudre la frontière entre espaces réels et imaginaires, son travail interroge le rapport entre intérieur et extérieur, utilisant souvent la fenêtre/écran comme portail imaginaire vers d’autres lieux et d’autre temps.
Nicolas TOURTE – Du bois au mapping numérique
Né en 1977 à Charleville-Mézières, Nicolas Tourte vit à Lille et travaille en tous lieux.
Après un cursus l’ESAD de Valenciennes, il se focalise sur la notion de cycle, développant un travail qui entretient des liens forts avec l’architecture. Les sciences du vivant le guident dans ses recherches, pour questionne avec humour et dérision la place de l’homme dans l’univers. Dans l’aire du numérique, il oscille entre le zéro et le un : c’est dans cet entre-deux, cet interstice, qu’il jubile de ses trouvailles inventives.
Parmi ses expositions et installations, l’installation vidéo monumentale « Lupanar », conçue à Rome en 2015 et présentée à Caen lors du festival Interstice #10 ; « Vues stratigraphiques » (2016), une série de photomontages mise en rapport avec la guerre des tranchées qui fait l’objet d’une exposition personnelle (« Etat crépusculaire ») au Musée de la Piscine de Roubaix ; « Visions intermédiaires », exposition personnelle au Château d’Hardelot (2017).
En 2018, il est invité à la Biennale Gran Taipei de Taiwan et expose ses recherches sur les phénomènes naturels à Katowice (Pologne) pendant la COP 24, Cooldown avec l’Alliance Française. L’année suivante, il est choisi par HYAM pour inaugurer sa première carte blanche à un artiste français sur l’île d’Hydra et participe à l’exposition « Plein vent! » à la Halle au sucres de Dunkerque. En 2020 son installation Éllipses commanditée par la Route des Villes d’Eaux du Massif Central est présentée à Vidéoformes de Clermont Ferrand.
Une exposition proposée et coproduite par Echangeur²² et Labirinto
Soutenue par le département du Gard, la Région Occitanie, DRAC Occitanie,
Mécénat d’entreprise : Le Moine Menuiserie
Partenaires de l’exposition : Vidéo Formes, Groupe A coopérative culturelle, Carrières Vallée Heureuse, Galleria Continua, Galleria Luciana Brito
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