L’hommage du maire de Sète François Commeinhes à Agnès Varda
(Affiche de la Saint Louis 2017, réalisé par le décorateur et scénographe Christophe Vallaux, ami d’Agnès Varda)
Lettre du maire de Sète rendue publique ce matin
Chère Agnès,
Il est si triste, ce jour, où votre caméra s’éteint à jamais.
Tant de souvenirs, tant d’histoires en commun, tant de moments partagés, tant de mots s’entremêlent dans mon esprit.
Générosité, curiosité, audace, talent, humour et humanisme sont votre signature Agnès, celle d’une immense artiste, celle d’une grande dame, d’une âme noble.
Aucun hommage ne semble à la hauteur, tant votre œuvre fut riche, et votre empreinte profonde, du cinéma au documentaire, en passant par les arts plastiques, la photographie.
Resterons gravés en nous à jamais votre esprit hors norme, libre, vif, toujours en alerte. Votre grande simplicité, votre capacité d’écoute, laissent une trace indélébile à tous ceux qui ont eu la chance de vous rencontrer. Vous êtes de ces rares qui en un mot permettent de faire avancer nos existences.
C’est pourquoi vous resterez à jamais dans nos mémoires. La mienne comme celle des sétoises et des sétois, dont vous avez éclairé l’existence, par votre vision, votre présence discrète et sensible, votre goût si communicatif pour la vie que vous sublimiez en un regard.
Oui, ce qui vous guidait, ce qui vous distinguait, c’est cet amour, profond, sincère, viscéral, que vous aviez envers les autres.
Cet amour, vous avez passé une vie entière à l’offrir à Sète. De vos débuts auprès de Jean Vilar à votre dernier documentaire Varda par Agnès, c’est une histoire singulière que vous n’avez eu de cesse de nous conter avec malice, vous, la sétoise de cœur, dont l’âme est ancrée à Sète. Cette ville qui vous a accueillie, alors jeune réfugiée de guerre, vous l’avez magnifiée, de La Pointe Courte aux Plages d’Agnès au point d’en devenir la plus flamboyante des ambassadrices.
Sète perd aujourd’hui un de ses enfants, une amie enjouée, une complice de nos fêtes de la Saint-Louis, une figure joyeuse de la Pointe, une flâneuse fidèle de nos quais.
Les Sétois pleurent une sœur complice, éclairée et enchantée.
Agnès. Comme vont nous manquer votre intelligence, votre sagesse et la modernité permanente de vos actes. Vous saviez nous surprendre. Nous émouvoir. Nous passionner. Et, surtout, nous rassembler.
Car, tout au long de votre œuvre, vous avez su rendre l’intime universel.
En nous quittant aujourd’hui, cette universalité redevient intime à chacun d’entre nous.
C’est la vôtre plus beau cadeau d’Adieu.
Merci, Chère Agnès.
François Commeinhes, Maire de Sète