Le sculpteur toulousain James Colomina fait sortir Trump d’une bouche d’égout à New York
MAKE AMERICA GRIME AGAIN…
L’œuvre s’intitule sobrement Donald. Elle représente le président américain Donald Trump sortant d’une bouche d’égout, et l’artiste toulousain l’a installée clandestinement dans un lieu emblématique du centre de Manhattan, juste en face du Chrysler Building.
« Ce gratte-ciel est un symbole de puissance, d’élévation, d’orgueil architectural, précise l’artiste, habitué à installer ses œuvres à portée politique dans des lieux urbains et passants. J’aimais l’idée de créer un contraste brutal entre cette verticalité grandiose et l’émergence d’un corps grotesque depuis les égouts. Trump n’apparaît pas au sommet, mais au ras du sol, là où la ville refoule ce qu’elle ne veut pas voir. C’est une forme de contre-monument« .
« Je l’ai installée à New York, car c’est ici qu’il a bâti son image, son empire, sa légende. Une ville qu’il a voulu conquérir à coups de tours dorées et de slogans brutaux. Je voulais que cette image — celle d’un corps rouge remontant des égouts — vienne troubler ce décor ».
Comme toujours, James Colomina a choisi l’espace public, là où l’art peut surgir sans filtre, comme il l’a déjà fait en France (dans les villes de la région mais également à Paris), en Ukraine et dans d’autres pays.
« Cette œuvre s’inscrit dans la continuité de mon travail : détourner les symboles du pouvoir pour révéler ce qui dérange, ce qui divise, ce qui dégrade. Trump a profondément marqué notre époque. Il a alimenté la peur, creusé la division, et injecté une forme de vulgarité dans la sphère politique. Je ne cherche pas à représenter un homme, mais ce qu’il a symbolisé et continue de symboliser : la haine de l’autre, le repli sur soi, la violence maquillée en leadership. Il piétine les droits humains. Il insulte les femmes, repousse les migrants, nie les urgences écologiques et sociales. Pendant que des hommes, des femmes et des enfants tentent d’évacuer leur pays par tous les moyens, lui bâtit des murs« .
