Grands Prix Artistes Occitanie 2025 :
et les gagnants sont …
Réunis au MOCO le 9 juillet, les membres du jury sous le patronage d’Anne Devailly, directrice des rédactions, ont désigné 30 vainqueurs de l’édition 2025 avec le soutien du groupe GRIM.
Un travail complexe puisque quelque 300 artistes ont participé à ces premiers Grands Prix, avec des propositions vraiment qualitatives venant de tous les territoires.
En octobre, le jury se réunira une seconde fois pour sélectionner les cinq œuvres lauréates parmi trente œuvres proposées par les artistes nominés.
Un prix Coup de cœur des lecteurs sera décerné à un sixième artiste à l’occasion d’un vote en ligne sur Facebook à partir du 1er octobre.
Abonnez-vous au compte Artistes de France pour découvrir les œuvres d’art qui seront présentées dans le cadre du concours.
Les six artistes lauréats (les cinq du jury plus le coup de coeur) seront récompensés à l’occasion de la cérémonie de remise des prix qui aura lieu le 8 novembre, en avant première de la foire d’art contemporain Art Montpellier où les œuvres lauréates seront exposées.
Et maintenant, zoom sur les gagnants:
➤➤➤ L’artiste et l’environnement. Un artiste engagé dans des processus artistiques en faveur de l’environnement: récupération, création de pigments végétaux, création de papier, land-art, etc.
Bibi, Aude
Depuis 1991, ses œuvres sondent le rapport de l’homme à son environnement. Pour cela, l’artiste utilise le plastique et notamment le bidon et le cône orange utilisé sur les routes. Il en ressort des sculptures ou installations imposantes: les Poissons Hallucinogènes, l’Enfer, les Slips intergalactiques, un Eléphant Rouge, un Bibigloo…
Marcelo Carpaneto, Tarn
Le sculpteur sur bronze ne veut plus prendre la responsabilité de produire du bronze, et présente son travail avec les matériaux d’origine issus de la forêt.
Il propose à ses acheteurs de choisir de garder la pièce à l’état original ou l’avoir en bronze. L’artiste est également moteur d’un projet de protection des forêts primaires humides, avec une école d’art pour les enfants sans domicile, par le biais d’une association créée dans son village du Tarn.
Sylvain Corentin, Hérault
Sylvain Corentin réalise un travail de sculpture et d’assemblage, à partir de bois ramassé dans la nature, auxquels il ajoute d’autres matériaux et objets : vieux paniers, morceaux de meuble, de jouet, coquillages… Tout cela constitue des architectures, des refuges, des cabanes. Ses sculptures font réfléchir à une autre façon d’habiter le monde. Il qualifie son travail de destruction constructive: “Le choix de se perdre, le choix de la brisure et du chaos. Le choix de travailler dans l’instinct et l’improvisation”.
Isabelle Papasian, Gard
Isabelle Papasian réalise d’immenses sculptures en papier découpé. Pour cela, elle récupère les chutes de papier, utilise ses vieilles lames de scalpel pour fabriquer son jus de rouille et fabrique sa colle. Tout est réutilisable et déclinable. On garde, on laisse passer le temps et parfois, l’oeuvre se remet en mouvement et on peut la terminer. Parfois, on n’utilise qu’une partie pour mettre en mouvement une autre oeuvre. J’essaie de moins diriger et de laisser faire s’acoquiner ou non mes papiers découpés.
Jimmy Richer, Hérault
Les représentations qu’on se fait du monde (Cartographies) montrent des territoires, frontières, pouvoirs … mais disent peu de choses du vivant. Le dessinateur Jimmy Richer part d’une approche naturaliste occidentale (classification des espèces), pour évoquer transformations, croisements et tissages du vivant. Il rend compte de la fragilité actuelle du monde en inventant des récits pour mieux l’habiter. En s’inspirant du travail de Gilles Clément, ses assemblages de matériaux naturels deviennent des sculptures animistes, reflets du mouvement et de la matière…
Xavier Spatafora, Lozère
Né en Nouvelle-Calédonie, diplômé des Beaux-Arts à Avignon et installé en Lozère, Xavier Spatafora travaille sur des affiches qu’il décolle, assemble, pour utiliser le verso comme support à son expression. Ces affiches vendent quelque chose et deviennent vite un déchet. “Alors, comme en alchimie, avec lenteur et conscience, j’essaie de transmuter cette matière et d’en faire un support à des dessins réalistes, fragments d’îles imaginaires, peintures abstraites épurées, fragments d’instants purs et légèrement colorés…”
➤➤➤ 2. L’artiste et l’égalité. Un artiste engagé pour dénoncer les discriminations, les injustices ou les conflits.
Chris Aerfeldt, Hérault
L’Australienne Chris Aerfeldt explore dans sa peinture le thème du ‘voyage de l’héroïne’ (et non ‘du héros’). Ayant grandi dans une famille stricte de parents migrants, elle se sent alors invisible. Aujourd’hui, ses peintures permettent de penser au-delà des réalités quotidiennes avec des femmes plus grandes que nature. “Mes œuvres naissent de ma frustration face aux limitations et aux doubles standards présents. À travers mon art, je décortique ces présomptions et dilemmes”.
Johanna Cinier, Hérault
La Sétoise Johanna Cinier réinterprète les icônes et certains chefs-d’œuvre du passé, pour les inscrire dans le temps présent. Elle se définit comme artiste femme qui représente des portraits anonymes et d’icônes féminines ancrées dans le temps présent.
“À travers ces portraits, je cherche à rendre hommage à la richesse et à la solidarité féminine actuelle. À travers mes œuvres, je veux montrer la force, la résilience, et la beauté de femmes ordinaires et extraordinaires”.
Patricia Dubois, Gard
Sur la toile, des personnages réalistes côtoient animaux, nature et gadgets dans des mises en scène absurdes, décalées. “L’imaginaire est l’outil du changement. Il rappelle qu’il y a plus et autrement que la réalité. Sinon comment ferions-nous pour changer cette réalité ?” La couleur contrastée et saturée crée une ambiance onirique, dans laquelle se déroule une scène réaliste. “Mon engagement passe par les images que je génère, elles répètent que les choses peuvent être autrement”.
Christopher Elliot, Aude
L’Américain Christopher Elliot, formé à la Rhode Island School of Design, peint des séries liées par une thématique transversale : lien/non-lien, lumière/ombre, grâce/chaos… Les images de la série Gordian Knot sont destinées à alerter sur les effets des échecs de la résolution des conflits internes dans notre société. Ses images dépeignent la transformation de la colère intérieure en agression extérieure. « Ne pas résoudre nos propres conflits personnels nous amène à projeter notre frustration et notre colère de manière agressive et destructrice ».
Philippe Motta, Haute-Garonne
Ancien journaliste, Philippe Motta réfléchit à l’omniprésence des écrans qui nous a fait perdre le geste d’écrire. Il met en scène ses doutes, face aux certitudes des masses: “Je mets en scène mes ratures, mes brouillons. Le repentir a une valeur, car tous ces errements ne sont au final que la trace d’une idée qui cherche la lumière”. Sculpteur, il dépouille les machines à écrire de leur fonction et les traite comme on le ferait de pièces archéologiques.
Antoine Voisin, Haute-Garonne
Antoine Voisin travaille actuellement sur une série visant à rendre visible le travail des salariés: “Le travail occupe une place prépondérante dans nos sociétés, dans notre culture collective, et il se fait bien discret en art. J’ai donc contacté des entreprises et réalisé des immersions, avec l’enjeu d’être accepté, donc d’être juste. Un salon de chercheurs, une enseigne de bricolage, des ateliers de mécanique… Chaque fois, j’ai croqué les postures, mis en valeur des tâches difficiles, physiques, pas toujours reconnues. Les salariés concernés m’ont dit y trouver une certaine reconnaissance de leur travail, sans que je prétende régler des problèmes quelconques”.
➤➤➤3. L’artiste et la transmission. Un artiste engagé dans un partage d’expérience ou un enseignement.
Alain Alquier, Gers
Alain Alquier vit au milieu de vignes, bocages et bois. Il y a plus d’une dizaine d’années, il introduit l’idée de nature dans ses peintures avec le cep de vigne, série appelée Bois de vie. Depuis, il enrichit les expressions en gardant ce vocabulaire de base, au plus près de son quotidien. Parallèlement, il a créé avec son épouse prof d’art plastique, une galerie au sein d’un collège, la galerie bleue. Le couple visite chaque artiste et achète pour l’association une oeuvre à chacun. Une fois l’aventure terminée, le couple convainc une entreprise mécène de construire au sein de ses locaux une galerie pour accueillir cette collection.
Nathalie Le Gall, Hérault
Peintre diplômée des Beaux-arts de Montpellier, Nathalie Le Gall réalise en 1998 l’affiche officielle de la Coupe du Monde de Football France 98. En 2023, la métropole de Montpellier lui confie la création de l’affiche de la fête de la gratuité des transports. Entre les deux, elle a construit une oeuvre qui comprend illustrations, peintures, pastels. Maître-mot: utiliser avant tout la couleur pour donner la tonalité générale.
En parallèle, elle travaille auprès de publics et adapte son offre : aux chercheurs, elle propose de traduire par des œuvres picturales leurs perceptions des thématiques abordées dans leurs recherches. L’art vient alors enrichir le regard du chercheur et partant, son ouverture à la société.
Claude Jeanmart, Haute-Garonne
Depuis son atelier de Balma, Claude Jeanmart combine peinture, graphisme, numérique et vidéo au service de son intérêt pour le corps en mouvement, le corps touché et dessiné en aveugle: il dessine alors, les yeux bandés, en touchant le modèle d’une main, et en dessinant de l’autre. Une méthode qui permet “la découverte d’une autre réalité, où l’on se débarrasse des a priori, des stéréotypes de la représentation”.
Un travail lié à ce que vit et voit l’artiste dans son quotidien. Il travaille en relation avec une association pour les non-voyants, et croque amis, inconnus, gens de tous les âges et corpulences, “pour dire que tous les corps sont riches et passionnants, car tous nous délivrent une histoire”.
Philippe Pujo, Hautes-Pyrénées
Philippe Pujo a mené en parallèle des études de philosophie et d’art. Sa gageure aujourd’hui est de faire une peinture qui remet en avant la pensée rationnelle à l’heure ou celle-ci prend l’eau de toute part. Il travaille pour cela avec un ami philosophe: il ont réalisé un premier ouvrage, Les Présocratiques, composés de textes et gravures et souhaitent à présent organiser des conférences, devant des publics divers, “afin de sensibiliser sur le trésor dont nous héritons et que nous risquons aujourd’hui de perdre : notre raison”.
Le peintre réalise une peinture figurative mais déconstruite: “une représentation pixellisée de l’image, mutilée au gré de mes envies. Je brouille les pistes, je pousse chaque spectateur à vouloir en savoir plus sur le sujet de l’oeuvre”.
Nadine Vergues, Aveyron
Formée aux Beaux-arts de Sète, Nadine Vergues pratique un art où les œuvres ont une matière, un poids, une résistance qui trompent le regard. Pour cela, elle utilise un matériau rarement utilisé : le feutre industriel, épais et rugueux, avec lequel elle réalise par exemple des têtes immenses, qui possèdent une apparence granitique qui en impose.
Ce matériau permet aussi à l’artiste des oeuvres collaboratives: elle a ainsi créé un mur qui évolue en fonction des interventions. Mur où l’on dépose des messages, mur que l’on construit et que l’on déconstruit, mur qui rassure ou qui isole, etc.
“Mon mur est un outil pédagogique qui démontre que les barrières, qu’elles soient mentales ou physiques, peuvent être franchies avec audace et créativité”.
Thomas de Vuillefroy, Aveyron
Formé à Penninghen en Arts-Appliqués, puis aux Beaux-Arts d’Angers, Thomas de Vuillefroy pousse les techniques au bout de leurs possibilités : il a ainsi développé une forme de monotype, mais s’est aussi frotté à d’autres secteurs dans lequel il a parfois déposé des brevets.
Aujourd’hui il réalise des gravures monotypes figuratives mais il utilise aussi son art pour aider : aider les lycéens de sa ville à retrouver confiance: “Quand ils décrochent, ils ignorent leurs capacités de résilience, ce que peut révéler une pratique artistique”. Transmettre, pour Thomas de Vuillefroy, c’est un tout: transmettre ses idées à des ingénieurs, son goût de vivre et créer à des jeunes, ses idées techniques à des confrères artistes.
➤➤➤ 4. L’artiste et le collectif. Un artiste engagé dans une démarche solidaire visant à promouvoir le travail d’autres artistes.
Akoi Aka, Gard
Akoi Aka a été inspiré dans son enfance par un oncle peintre. Il s’investit, crée, ouvre une galerie à Montpellier avant de diriger depuis 11 ans La Tour de Guet à Tresques où il porte un projet visant à conduire à l’art des personnes, ancrées dans les habitudes de terroirs dominés par l’agricole dans des terres essentiellement viticoles.
Son travail de peintre présente l’être humain face à son altérité, sa mortalité, son rêve d’ailleurs, mais aussi son placement dans un tout, grand, universel, puissant.
Ceet, Haute-Garonne
Le Toulousain Fouad CEET est un des graffeurs historiques de Toulouse, devenu depuis le roi des Chicanos, des petits poulets expressifs qui se prêtent à toutes les métamorphoses. L’artiste adapte ses Chicanos à chaque lieu où il intervient, tout en portant un regard plus lucide qu’il n’y paraît sur notre société.
Parallèlement, Ceet a créé une résidence d’artistes à Shenzhen (Chine) avant de créer en 2020 une autre résidence, l’association La Pépinière, à Toulouse, aidée par la ville.
Nicolas Cussac, Pyrénées-Orientales
En 2016, le peintre Nicolas Cussac crée avec Marc Médevielle Les Rencontres du dessin de montagne dans les montagnes catalanes: chaque année, ils invitent quatre artistes dans un refuge de montagne pendant trois jours pour qu’ils dessinent. Le travail est ensuite édité sous forme de cahiers dessinés ou de cartes géographiques.
Peintre et dessinateur, Nicolas Cussac représente par ailleurs des scènes du quotidien dans sa propre maison, en prenant pour modèle des personnes qui y vivent ou qui sont de passage.Ou alors il sillonne son village, Canet, carnet de dessin à la main. En 2023, il réside en intermittence un an au mémorial de Rivesaltes et édite un livre dessiné.
Philippe Jacq, Hérault
Après des études aux Beaux-Arts de Metz et aux Arts Décoratifs de Strasbourg, Philippe Jacq vit à Montpellier dans un atelier où se trouvent des amas de tapis ou vêtements. A partir de ce matériau, l’artiste mixe couture, peinture, dessin et collage et compose une oeuvre qui va fusionner des éléments issus de cultures différentes.
Aujourd’hui, il réalise des fresques monumentales avec l’aide d’une communauté hétéroclite: compagnons d’Emmaüs, travailleurs sociaux, résidants d’EPHAD, sans-papiers,, étudiants, anciens détenus, bénévoles…. Tout ça se fait ensemble, autour d’une table où prend forme peu à peu l’oeuvre globale.
Kamel Secraoui, Haute-Garonne
Toulousain de naissance et versé depuis son enfance dans le dessin, les formes, les matières et les couleurs, il se forme en design métallerie et commence à créer sur des supports existants, avec une ligne de conduite : ne jamais dégrader les surfaces et objets convoités pour la décoration voulue.
Kamel Secraoui se fait remarquer par le radar Lego ou les ascenseurs de métro de Toulouse décorés par des stickers colorés. Puis il crée son agence de design pour poursuivre son projet, celui d’humaniser la ville et de donner le sourire aux personnes”. Pour cela, il crée du collectif, il fédère, il rassemble par le biais d’oeuvres qui trouvent leur place dans la cité: banc, panier de basket, etc.
Tiffany Vailier, Pyrénées-Orientales
L’Alsacienne Tiffany Vailier, diplômée des Beaux-Arts à Strasbourg, s’est installé en terres catalanes en 2009 où elle a vite développé des projets multidisciplinaires et transfrontaliers. Elle crée une association (l’Agit’hé), anime des formations, crée un festival, la biennale R- CAS et s’occupe de la bourse « jeune création » Art Pertot avec un programme de diffusion de Perpignan aux Baléares.
Dans son travail, l’artiste est une conteuse prête à utiliser tous les moyens à sa disposition : Ombres, transparences, superposition des plans, matières alternatives au service de l’expression des figures dans un univers qui rend compte d’un monde foisonnant, mais réfléchi, tout à la fois roboratif et chaotique.
➤➤➤ 5. L’artiste et le territoire. Un artiste ancré sur son territoire et qui participe à son attractivité par des actions ou par son art en renouvelant le regard sur son territoire.
Elisabeth Baillon, Aveyron
Avec sa machine à broder, l’artiste a créé sa technique qui associe encre et fil de laine brodé au service de sa propre mythologie, familiale ou issue des terres calcaires qu’elle affectionne, elle qui a été maire adjointe à la culture de Millau dans les années 90. En 2007, l’artiste intègre la photo: elle transfère ses photos de famille sur le tissu. L’œuvre déjà nourrie de son enracinement dans la terre du Larzac va alors aussi s’imprégner de son histoire familiale. Le fil de laine est aussi un fil d’Ariane qui relie les uns aux autres, qui enchaîne à jamais l’artiste à la mythologie du Larzac et à ses ancêtres.
Sophie Belloni, Hérault
Sophie Belloni, architecte de formation, poursuit un travail photographique autour de l’architecture urbaine qui oscille entre pictural, sculptural, esthétisme. Des enjeux qui permettent de voir le bâti, et donc le territoire concerné, autrement.
Dans ses photos, le regard hésite à identifier le bâtiment, pourtant connu. L’artiste cherche à capter la lumière pour sublimer les formes et les textures des structures, mettant en avant des aspects esthétiques insoupçonnés.
Damien Carquillat, Haute-Garonne
En 2012, Damien Carquillat pratique le croquis sur le vif dans les rues de Toulouse en s’inscrivant dans le mouvement Urban Sketchers. Mais ce n’est que le point de départ d’une peinture où le personnage erre dans un espace inconnu.
Entre deux espaces, entre songe et réalité, à la frontière du réalisme et de l’abstraction, du mouvement et de l’inertie, dans une atmosphère d’irréalité. Un artiste qui va du regard aiguisé sur son espace de vie à la déconstruction du sujet.
Gilles-Marie Dupuy, Hérault
Gilles-Marie Dupuy est sétois, il fut architecte, puis ostréiculteur, avant de s’adonner entièrement à son art. Les trois éléments principaux de ce résumé se retrouvent dans son art: une peinture ancré dans l’atmosphère sétoise, qui explose de couleurs; une peinture où le graphisme, et la rigueur de la construction se nourrit d’années de pratique de l’architecture; et une peinture ou le motif renvoie à ces années passées à élever huîtres et moules.
De ce bagage, l’artiste a fini par extraire une écriture, qui, par la répétition quasi-hypnotique du motif, va se détacher du sujet.
Rafael Gray, Pyrénées-Orientales
Rafael Gray propose une oeuvre qui se fond dans son environnement, au point que sa dimension artistique n’est pas toujours perçue. Pionnier du street-art dans les années 80, il recouvre aujourd’hui les murs d’un papier peint élégant, ou d’une carte du monde, parfois dans des espaces, porteurs de sens comme le camp de Rivesaltes, parfois dans des espaces naturels où cette intrusion laisse perplexe. “Coller ce papier est un acte d’embellissement d’espaces souvent en marge de la beauté. Il entre en contact avec le populaire, l’ordinaire, l’art des autres qu’il relève discrètement par sa présence”.
Franck Noto, Hérault
Le Montpelliérain Franck Noto a réussi à imposer sa signature dans l’espace public: graffeur, il est passé du figuratif à l’abstrait pour proposer des réalisations valorisant le geste et le trait.
L’artiste travaille diverses matières sous forme de couches et de strates qui dévoilent ce qui a été et ce qui sera.
Avant d’être en galerie et de peindre sur toile, l’artiste s’est fait connaître par des travaux dans l’espace public, notamment dans sa propre ville. Et un peu plus loin, un mural de 80 mètres de long, sur le mur d’enceinte d’un site de stockage de vin, à Sète.
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