Guiome David, Les paysÂges de la vie

Guiome David, Les paysÂges de la vie

Repaysage

“Je me suis évadé de mon atelier
où je confinais l’autoportrait de ma peinture
pour aller dans cette salade
et prendre ma place au sein de ce compost,
passant par la nature pour rejoindre la culture et vice-versa.

J’ai repaysagé mes images en m’efforçant d’en faire de la peinture
passant par le doute méthodique avec une approche détendue
du pinceau dans un style collectif daté
puis développant mon coefficient d’individualisation
en respectant la loi de l’originalité
avec le hasard favorable
et le chevalet planté dans la terre, à distance raisonnable,
celle de la photographie aussi
comme une mémoire de poche.

Je regarde le paysage à nouveau
Il y a la feuille et le point de fuite
Le ciel, le chemin, l’arbre et la nuit.
Il y a le local et le cimetière, le souvenir et le nuage, le tunnel,
la lumière, le voyage et le fleuve qui se jette dans le vide.
Parfois, le paysage fait un selfie en se reflétant dans le courant
et le saule dans sa morve.

Avec le temps, le décor qui était la garniture du héros,
avec son slip de feuilles, s’est passé de viande,
Il est devenu le sujet.

Parfois, il redevient désirable comme un dernier tableau
pour la déroute.
Les grands touristes l’apprécient sur le chemin
du retour vers l’antiquité renaissante.
Plus tard, il impressionne avec son soleil rouge
sortant des fumées noires de la révolution industrielle.
« Time is Monet ».

Le paysage offre de grandes opportunités d’interprétations
ce qui fait de lui un bon placement créatif
et un tremplin vers l’abstraction.
A une époque, les artistes voulurent dépaysager la peinture.
ce qui est plutôt normal quand l’art habite en ville.

Parfois le paysage héberge l’histoire
et devient un sujet de discorde.
il est un rond-point pareil à l’île d’utopia, un champ de bataille comme un champ lexical, une bassine, une autoroute….
parfois il est violé, retourné par les bombes, dans les larmes
et le sang qui abreuvent nos dessins.

Le plus souvent c’est un petit chemin qui amène à l’horizon
vers demain qui est un autre paysage…”