
Je suis portraitiste. Je croque, grandeur nature et en pied, les personnes qui acceptent de poser pour moi. Je suis touchée par cette confiance que l’on m’accorde. Chaque portait est la trace d’une rencontre, d’un dialogue, d’un moment partagé souvent sympathique. Je suis en empathie. L’image intime, habitée par le modèle, est parfois en conflit avec la mode, les stéréotypes, un idéal de vie. Il y a une fragilité masquée. La grâce de l’instant peut fissurer la carapace… ou non. Les modèles attendent une ressemblance. Moi, je cherche à saisir une personnalité par un croquis rapide. Dans ce dessin, je décide une distance par rapport à la réalité. C’est dans cet espace de liberté que se situe mon langage artistique.
Pour traiter ce thème, j’ai photographié Marie, danseuse, dans différentes postures de protection. J’ai réalisé ensuite des croquis que j’ai collé sur des couvertures de survie, car il s’agit bien de survie. Le fond doré m’intéressait pour redonner une dignité à ces femmes qui ont perdu jusqu’à la vie.