STREGA Yuta

Alors que la peinture classique avait du mal à exprimer ses émotions à travers des allégories, l’art l’a abandonnée depuis la fin du XIXe siècle. Les peintres modernes ne font plus le détour par le récit, mais utilisent des couleurs et des formes pour une articulation immédiate. Strega gagne la sécurité qui est à la base de sa créativité dans la méditation enracinée dans les traditions de l’Extrême-Orient. Elle commence son travail visuel avec des pigments, puis les poursuit avec de l’huile.

Dans les peintures “Japon”, des rectangles lumineux surgissent dans le ciel. Ils sont profilés, mais s’abstiennent de rechercher la précision constructiviste. L’une de ces images a, pour ainsi dire, sur le socle sombre des figures imposantes, des visages masqués: un rappel des impressions de canyons de rue des grandes villes peut être évident.
“Lollipop” constitue l’espace pictural plat de zones de couleur floues dans la partie supérieure, qui révèlent à nouveau le pinceau.

Il serait souhaitable que ces développements de pratiques artistiques soient intégrés dans des échanges plus larges. L’art n’émerge pas toujours en solitaire, beaucoup plus souvent lors de discussions qui se déroulent en groupe. Les impressionnistes, les dadaïstes de Berlin, le Bauhaus, le groupe Fluxus ou l’activisme new-yorkais des années 1990 en sont des exemples. Yuta Strega a organisé de nombreuses années d’expositions pour d’autres artistes français et allemands, créant ainsi une base pour la communication dans ce contexte. Mais ce travail s’est avéré extrêmement difficile. Malheureusement, dans les mondes de l’art européen, la communication ouverte est souvent contrée par une concurrence égocentrique généralisée.

Texte:
Prof. Dr. rer. pol. Dipl.-Phys. Lutz Hieber
Institut für Soziologie · Leibniz Universität Hannover