Ayant étudié les arts-graphiques aux Beaux-Arts de Perpignan, j’ai travaillé en tant que graphiste de manière indépendante, ce qui me permettais d’avoir une certaine liberté pour pouvoir voyager un peu et faire de la photo.
Je suis partie vivre aux États-Unis dans les années 90 où j’ai vécu pendant plus de deux décennies. Mon attrait obsessionnel pour la photo m’a fait décider de m’y lancer professionnellement.
Je me suis intéressée aux milieux urbains et industriels, beauté ou décadence offrant un intérêt artistique et j’ai développé deux thèmes : L’URBEX (mot anglais qui signifie URBan EXploration et qui consiste à photographier des bâtiments abandonnés), et le RECYCLAGE.
À partir de 2006, j’ai commencé à participer à des salons artistiques aux États-Unis. J’ai exposé dans quelques galeries reconnues autour de Washington DC et reçu des récompenses pour mon travail sur le thème du recyclage.
Je vis maintenant à Montpellier depuis 2014.
SÉRIE URBEX
Outre l’exaltation de pénétrer dans ces lieux insolites, la monumentalité industrielle me fascine. Explorer ces sites abandonnés offre une trace mystérieuse du passé où on s’abandonne à imaginer ce que cela pouvait être.
On découvre alors des usines désertées aux ambiances sombres, des machines rouillées, des murs décrépis, un univers révolu qui tient à peine debout… Des structures métalliques ne résistant plus aux intempéries, leurs grincements ressemblent à des longs chants d’adieu…
Mais ces anciennes structures disparaissent peu à peu de nos paysages urbains. On les démolis sans scrupules en nous imposant en échange des bâtiments sans âme qui rendent notre environnement de plus en plus homogène, froid et impersonnel.
Ces friches sont remplies d’âme et symbolisent notre héritage industriel, un témoignage visuel de leur déclin garde leur Histoire en mémoire.
À l’heure actuelle, la plupart de ces endroits ont été démolis…
SÉRIE RECYCLAGE
La surconsommation dévalorise l’objet. Notre attitude méprisante envers celui-ci dévaste notre espace vital à cause de l’amoncellement grandissant de nos rebuts. Le recyclage en soi énergivore, n’inclut qu’une partie des matières premières récupérées.
Notre planète n’est-elle pas sur le chemin de devenir un jour une énorme poubelle ?
À quand le jour où l’espace qu’occupe la masse des déchets dépassera-t-elle notre espace de vie ?
Va-t-on se laisser envahir par des pratiques de gaspillage peu scrupuleuses et irréversibles ?
Nos résidus de tous les jours aplatis, devenus matière écrasée, s’apprêtent à se réincarner en de nouveaux objets. Ceux-ci destinés à une vie éphémère se retrouveront une fois de plus dans la danse infernale du cycle de la reconversion (si toutefois récupéré).
La compression des éléments dans le processus du recyclage nous révèle des compositions artistiques qui ressemblent à des peintures abstraites, nous offrant des combinaisons de couleurs et des répétitions de formes aléatoires.
Malgré la dramatique réalité des rebuts de notre société, j’en extrais une vision artistique. Ces images révèlent les formes abstraites de la masse qui se prépare à subir un nouveau lifting.
Des déchets ? Non ! De L’Art !
https://www.npr.org/sections/thesalt/2012/12/15/166159801/your-kitchen-trash-reborn-as-abstract-art?t=1624971038407
https://www.smithsonianmag.com/science-nature/a-photographer-turns-her-eye-to-the-recycling-process-122324001/?no-ist=
https://science.sciencemag.org/content/337/6095/613
Aucun élément à afficher pour le moment.