MOUNIC Elisabeth

“Peindre ce qui ne se voit pas, le souffle de la vie, le vent, le mouvement, la vie des formes, l’éclosion des couleurs et leur fusion..”. (Zao Wou Ki)

Peinture et encre de chine sont mes médiums de prédilection, et je me suis nourrie des deux cultures, celle de l’Occident et celle de l’Orient .
Mes toiles sont une sorte d’écriture automatique qui puise sa source dans les recoins mystérieux de l’inconscient.
Je m’égare dans l’étude de la couleur, de sa représentation et de sa symbolique, je me promène dans l’espace et dans l’ombre je cherche la lumière.
Vécue de l’intérieur, ma vision s’écrit dans le ruissellement de la couleur qui prend possession de l’espace pictural construit par strates dans une matière charnelle et sensuelle (l’huile) par un travail de textures fines et délicates (glacis ), de superpositions diaphanes .
Et si le relief est aussi marqué par des empâtements de matière, je favorise toujours le jeu de la transparence à la fois fragile et révélatrice d’une quiétude, d’une sérénité ou d’une délivrance, en résonance avec le ressenti.
Aussi mon”travail” informel, suggestif parfois, est fait de méditations, d’interrogations, de failles, de gouffres, souvent, mais d’ambiances sereines aussi.
Et à partir de ces sensations intimes, j’ouvre le champ des allusions, la toile blanche devient alors l’espace de tous les possibles, et je vais ainsi vers des horizons inconnus ou vers lesquels je n’avais pas forcément prévu d’aller… .

Foisonnement de couleurs d’un côté , quant à l’encre, épure en noir et blanc de l’autre même si la couleur s’y invite parfois. Le YIN et le YANG … L’encre étant en quelque sorte une récréation, une phase de « repos  », de zénitude, indispensable et complémentaire ……
Le Noir, le Blanc et le Souffle… Univers d’encre où quelques traits finis nous emmènent vers l’infini …
Au delà de la calligraphie, il s’agit d’une expression abstraite basée sur le geste qui donne au trait toute sa force et son expression ; l’encre étant indélébile et son tracé définitif, il n’y a pas d’essai, ni de repenti possible.
Les créations prennent vie sur divers supports papiers (japonais, etc…) ou sous forme de monotypes.
Il s’agit là de la pure expression de l’âme du peintre et de l’essence de la chose peinte.
« Le souffle entraîne la main qui trace le papier».
Et tout comme en peinture, ce que je recherche avant tout, c’est une manière d’être et de créer qui ne revendique rien d’autre que la sincérité et la liberté …