Matéo Chevaillier a grandi dans le sud de la France après avoir été déraciné du lieu de son enfance avec comme seul bagage une valise, ainsi qu’une petite boite d’objets souvenirs récupérée trois ans plus tard.
Les objets sont ainsi devenus sa madeleine de Proust car ils peuvent à leur manière générer un souvenir. Leur simplicité et leur capacité à faire fonctionner la mémoire ou l’imaginaire font de ces objets du quotidien une matière première idéale. Leur perception peut être altérée sous l’effet de l’accumulation et leur fonction première tend parfois à disparaître au fil de l’observation; permettant au visiteur d’apporter une lecture plus personnelle des travaux présentés.
De cette lecture, le spectateur se réapproprie l’objet dans sa totalité : le sens, le toucher jusqu’à la modifier et lui faire perdre toute fonctionnalité logique. Il devient objet de désir, poétique ou catalyseur intime. De la poésie du quotidien saluée par Fernand Léger aux provocations de Duchamp, l’objet est celui qui nous repousse, fascine, réduit à ses fonctions primaires. L’éternel détournement, Mateo s’en saisit et crée une étrangeté un peu inquiétante.
Les installations et sculptures de Matéo Chevaillier tissent un lien imperceptible entre l’objet et notre mémoire.
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