LAROCHE-JOUBERT Eve

Discipline(s)
Dessinateur/trice, Photographe, Plasticien/ne
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Mrs. Eve LAROCHE-JOUBERT

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Mon Histoire

« Qu’on s’imagine un corps plein de membres pensants » écrivait Pascal dans ses Pensées. Considérant que l’intelligence n’est pas uniquement le fait du cerveau mais bien du corps dans sa globalité, Ève Laroche-Joubert est passionnée par le rapport corps-esprit et s’intéresse profondément à la manière dont la conscience physique favorise la créativité. L’artiste s’appuie sur les sens de la proprioception (coordination/spatialité) et de l’équilibre pour concevoir et incarner ses œuvres. Lors de performances vivantes, les structures qu’elle fabrique s’animent et se transforment sous l’action de danseurs professionnels, d’elle-même ou, plus récemment, du public.

Dans la tradition de l’artiste-ingénieur, son travail se situe à l’intersection de la sculpture, la performance, la danse, l’architecture et le design. À travers ses sculptures biomorphiques blanches aux formes rondes et ses performances sur des structures cinétiques, jouant de poids et contrepoids, elle parle de conscience. Éduquée par des parents qui n’attendaient pas de leurs filles un comportement féminin stéréotypé, elle a pu exprimer son intérêt précoce pour les lois mécaniques simples dans les jeux de construction et grimper jusqu’à la cime des arbres. Dans son œuvre plastique, elle aborde des sujets comme la confiance, la prise de risque positif, l’équilibre et le rapport de nos corps à la gravité terrestre.

Née en 1975 à Nancy, berceau de l’Art Nouveau et fief de l’architecte Jean Prouvé, Ève Laroche-Joubert se définit comme héritière d’un courant de pensée qui lie l’art et l’utilitaire. Son approche artistique est aussi pluridisciplinaire que son éducation le fut. De la maternelle au collège, en parallèle de la filière générale, elle reçoit une formation poussée en danse classique et musique au conservatoire. Dès l’entrée au lycée en F12, une section conciliant art et mathématiques, elle étudie le dessin industriel, les techniques de perspectives et l’histoire de l’art. Pour son baccalauréat, elle conçoit un décor de théâtre mettant en œuvre des chariots mobiles pour tirer les actrices incarnant les Ondines de la pièce de Jean Giraudoux.

À Paris, elle arrive première au concours d’entrée de l’École des Arts Appliqués Olivier de Serres, et obtient en cours de scolarité, le premier prix d’un concours d’art et de design au Musée du Louvre grâce à la conception et fabrication d’un jeu de Mah Jong pour voyants et non-voyants. Elle enchaîne avec les Beaux-Arts de Paris dans l’atelier pluridisciplinaire de l’artiste Tony Brown où ses réflexions sur les rapports corps-esprit et corps-objet commencent à prendre forme. En 1999, lauréate de la bourse Colin Lefranc, elle part un an au San Francisco Art Institute en Californie où elle se familiarise avec l’art de la performance.

L’artiste s’installe à New York de 2002 à 2018 et commence, à la manière de Trisha Brown, à investir les rues et les toits de Brooklyn avec des performances spontanées. “Les structures faites d’objets usuels assemblés comme des balanciers me permettent de réaliser des acrobaties sans danger, des actes défiant l’idée de comportement préconçu. Ma motivation est de pousser les limites de mon propre équilibre et de celui de l’œuvre en créant une métaphore unique à chaque nouvel assemblage”.

Parallèlement, elle développe un autre corps de travail purement sculptural où, si le corps en mouvement est toujours à l’origine même de l’œuvre, la performance vivante intervient dans un second temps. D’un point de vue strictement formel, ses sculptures biomorphiques fonctionnent parfaitement sans intervention physique. Les objets, parce qu’ils sont modelés à partir des coordonnées spatiales d’un corps avec ses qualités uniques, ont une nature intrinsèquement organique. Leur origine interpelle.

Dans son article Designing Gravity, l’architecte Léopold Lambert écrivit :
« Le travail d’Ève est une ode à la recherche de l’équilibre du corps qui ne doit pas chuter, bien sûr, mais qui doit également trouver les points variés de gravité du design afin qu’il ne bascule pas non plus. (…) Ce que le corps fait de l’objet est évidemment conditionné par le design, mais il peut aussi consister dans la subversion des conditions, ou dans la somme des comportements dépassant la gamme originale des comportements imaginés par l’artiste. »

De retour en France depuis janvier 2018, Ève Laroche-Joubert partage son temps entre Sète et Brooklyn. Plusieurs de ses sculptures sont actuellement exposées au Steinway Building au pied de Central Park à New York.

Cette année 2020, la région l’a présélectionnée pour le Prix Médicis Occitanie et cet été, le Centre Régional d’Art Contemporain Occitanie (Sète) a donné carte blanche à l’artiste sous la forme d’une exposition-atelier évolutive. Dans la foulée, la ville de Sète a exposé son travail en solo à la Foire Art Montpellier en octobre. Puis à Paris, à l’occasion du dixième anniversaire de la « Nuit de la Philosophie », l’artiste prépare une performance qui se déroulera au siège de l’UNESCO le 15 janvier 2021. Son exposition individuelle à la Chapelle du Quartier Haut à Sète, initialement prévue au printemps 2020, est reportée en juillet-août 2021.

Galerie virtuelle

Œuvre en vente spéciale
Ma sélection
Titre
Antoni Gaudi & me

Description

Sérigraphie.
Édition limitée à 25 exemplaires numérotés et signés, personnalisés avec de la feuille de métal argenté.
250 € et frais de port offerts jusqu’au 31 décembre (Prix original 350 €).


Prix
250,00€