LABARGE Arnaud

Discipline(s)
Sculpteur
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M. Arnaud LABARGE

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Mon Histoire

Villeneuve-les-Maguelone (34)

Arnaud Labarge, l’artiste-citoyen dont le travail bouscule les consciences

“Je ne suis pas arrivé à l’art par l’art. J’y suis arrivé par une volonté de liberté”.

Arnaud Labarge


Devant une création d’Arnaud Labarge, les réactions ne se font pas attendre: les enfants s’emparent de ses créatures déglinguées, parfois futuristes, toujours insolites pour se raconter des histoires pendant que les adultes s’attardent davantage sur des considérations plastiques: la courbure de formes, la façon dont l’artiste concilie lourdeur des matériaux et légèreté de l’oeuvre finale.
Tous reconnaissent l’univers singulier que s’est construit l’artiste: inspiré par les formes, les couleurs et les vies anciennes de matériaux, il engendre des créatures, des véhicules, voire des objets abstraits qui font entrer dans un monde appartenant à la fois à la culture populaire et à l’univers dadaïste.
“Les capacités artistiques de chaque déchet selon leurs formes, angles, couleurs et surtout leurs capacités à fusionner avec un autre fragment de métal me permet de présenter un travail sans codes, accessible et lisible; ludique et optimiste”.
Ce qui compte, c’est ce sentiment d’énergie, le mouvement, une certaine dynamique, qui se dégage de ce travail qui est avant tout synonyme de liberté: l’artiste ne s’interdit rien, du moment que la réalisation finale parle au plus grand nombre, chacun avec ses propres interrogations.

Une passerelle vers des préoccupations actuelles
Depuis quelques temps, l’univers de l’artiste intègre une grande famille, celle des Kabossés. Simples, universels, parlant à toutes les générations, ces êtres hybrides peuvent ensuite s’adapter à toutes les situations: sur un manège, dans un avion, sur une moto.
Pour renforcer la dynamique qui s’en dégage, l’artiste transforme parfois son oeuvre en y ajoutant des équipements sonores. Ca bouge, ca chante, c’est coloré.
Ses oeuvres ont donc volontairement un côté séduisant, elles arrachent des sourires aux visiteurs. C’est le premier pas vers une autre lecture, à laquelle tient tout autant l’artiste.
Par le biais d’une oeuvre facile d’accès, il introduit des réflexions sur les excès de l’époque, cette surconsommation effrénée qui se traduit ensuite par des monceaux de rebuts. 
Voilà le point de départ d’un travail artistique qui est donc en phase avec les préoccupations du moment.

La récupération ne résout pas tout

Ce travail n’est pas pour autant une réaction au contexte environnemental: “Mon travail et ma démarche ne correspondent pas à une tendance ou a une mode avec le recyclage.
Au départ, ce travail est issu tout simplement du fait d’avoir compris que ces matériaux pouvaient être valorisés à travers leurs défauts”.
Mais petit à petit, l’artiste creuse toujours plus sa démarche. A partir du même matériau de base, le ludique peut laisser place à des oeuvres plus intériorisées: une fois faites, les têtes peuvent rester en l’état, à peine finies, sans corps et sans véhicules auxquels se rattacher. Accrochées en hauteur, telles quelles, en groupe de dix ou quinze, elles peuvent alors figurer des interrogations plus profondes, comme une humanité en quête de sens. Ici, la nouvelle vie semble vaine ou du moins ne tient qu’à un fil. L’inquiétude demeure.

Un art qui stimule la création, dans différents univers
Le contexte actuel appelle de nouvelles approches devant le travail de l’artiste: “Aujourd’hui, avec cette surabondance de déchets, il est important qu’on les affronte, qu’on voit un peu de quoi il retourne. Leur gestion relève aujourd’hui du patrimoine, mais pour cela il faut un savoir-faire. Alors oui, cela m’importe de le transmettre”.
Et les initiatives sont légion:
Trente élèves d’une école de graphisme se sont inspirés de ses personnages pour les mettre dans différentes situations et les animer. A travers eux, les déchets reprennent vie.
Un jeu 3 D est en cours de création, basé sur l’environnement et son approche du recyclage circulaire.
Une collaboration avec une illustratrice permet d’optimiser dessins et projets.
De plus en plus souvent, des entreprises, collectivités, institutions font appel à son savoir-faire: les entreprises lui donnent du matériel déclassé pour lui donner une nouvelle vie, les collectivités ou entreprises lui demandent des trophées, ou lui demandent d’intervenir avec des salariés.

Arnaud Labarge amène alors l’art sur des espaces de vie, permettant à la fois création, rencontre, découverte, dans une démarche qui signe l’engagement d’une équipe. Alors le salarié, l’artiste, le dirigeant, tous se retrouvent avec la même casquette: un simple citoyen qui s’interroge sur son comportement de consommateur, et sur ses capacités à modifier les choses.

Emouvoir, sensibiliser, agir
L’artiste cultive donc cet art qui accroche le regard pour ensuite mieux établir des passerelles avec le public.
En ce sens, cette oeuvre permet de refonder une certaine cohésion sociale autour d’enjeux de société, tout en le faisant par une approche ludique qui parle à tous et dans toutes les situations: enfants à l’école ou en famille, adultes, salariés en entreprise ou touristes sur les plages. 
On est tous quelque part des Kabossés.


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