JAMMES Elodie

Discipline(s)
Dessinateur/trice, Peintre
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Mme Elodie JAMMES

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Mon Histoire

Cette présentation de l’artiste et de son travail a été publiée dans le livre Artistes Occitanie: les 30 artistes 2022.

Colomiers (31)
Elodie Jammes
Paysages introspectifs

Figuration ou abstraction, huile ou acrylique, sur toile ou sur bois, plexi allumé ou éteint, etc. Elodie Jammes aime jouer avec les techniques et les styles mais propose à chaque fois au regard des espaces de projection, qui permettent de voyager dans l’oeuvre, mais surtout au-delà des apparences.

Sur la toile, une cabane, dans une forêt, au bord d’une route goudronnée, ou sous un immense panneau publicitaire américain.
La scène peut varier, mais une constante apparaît vite: pas d’âme qui vive. Juste un bâtiment, souvent modeste, et fermé. Et tout est évidemment dans ce contraste entre l’immensité d’un espace ouvert et la modestie d’un lieu fermé. Et finalement, alors que l’espace permet de s’évader où l’on veut; c’est le petit cabanon qui attire le regard: fermez une porte, et tous les possibles apparaissent.
Chez Elodie Jammes, la cabane peut être vue “comme contenant de secrets et mystères, métaphore, abri, refuge, lieu pour rêver, se reposer, respirer”..
Souvent, les toiles n’ont pas de nom, mais quand elles en ont, cela renforce la dimension “cabinet de curiosité”: Ne laisse pas passer ta chance, construire des châteaux en Espagne, retour aux sources.
Au départ, cette série sur les cabanes est liée à un road trip que l’artiste a fait aux Etats-Unis, en 2009, quand elle était encore architecte. Il faudra attendre quatre ans pour que ce voyage accouche de cette série de toiles: “En 2009, j’ai pris beaucoup de photos, essentiellement des photos de bâtisses, avec clairement un regard d’architecte. Des grands espaces, des ciels immenses, des routes interminables, des kilomètres sans croiser personne, le silence, et ces maisons, cabanes, cabanons, architectures, plantés au milieu de rien. L’humain quasiment absent et pourtant des traces d’hommes et de civilisation.
Ce voyage a marqué ma vie”.
“Mais rapidement, j’ai vu que la plupart de ces photos, prises depuis la voiture, n’étaient vraiment pas terribles et comportaient beaucoup de reflets. C’est ce côté “photo ratée” qui m’a poussée à passer à la peinture. Je ne rajoute rien, mais j’enlève ce qui n’a pas d’intérêt. Et par le jeu des couleurs, des flous, des effacements, on obtient des instantanés qui traduisent une émotion à un moment donné”.
Elodie Jammes modifie donc les photos sans souci de réalisme, mais sans non plus forcer le trait de ses modifications: “Je suis architecte à la base, je ne vais pas non plus m’amuser à fausser les perspectives alors qu’elles me viennent justes par le métier!”.
Et l’artiste va poursuivre la série, en intégrant des paysages de son vécu, si ceux-ci évoquent des souvenirs importants.
Cette série n’est qu’une facette du travail de l’artiste mais elle donne le fil rouge qui se retrouvera dans le reste de son oeuvre: le voyage intérieur, l’au-delà des apparences, le jeu entre ce qui est représenté (un bâtiment fermé) et ce qu’on imagine (la vie intérieure).
On retrouve ainsi cette dualité dans une deuxième série importante, sur la thématique du masque. Tout comme les cabanes sont issues d’un road trip aux Etats-Unis, la série sur les masques trouve son origine dans une visite de l’artiste au musée du Quai Branly en 2015. L’artiste prend pour sujet principal ces masques rituels sacrés qu’on peut voir au musée, mais elle les fait porter par des personnes de son entourage, voire elle les porte elle-même.
“Pour les masques, je choisis le personnages, souvent moi avec des vêtements que j’aime beaucoup, donc qui me représentent bien. Mais j’ai aussi demandé aux amis de m’envoyer des photos d’eux avec des vêtements qui leur correspondent. A partir de la photo (vêtements, personne), je choisis le masque. On ne voit plus le visage, mais il est remplacé par un masque qui est généralement en lien avec la personne. C’est une autre façon finalement de faire son portrait”.
Tout comme la cabane qui ouvrait sur ce qu’on voulait bien mettre dedans, le masque cache le visage mais dévoile l’artiste: une fois de plus, un jeu avec les apparences, avec ce qui est visible et ce qui ne l’est pas.
Et ce fil rouge continue dans des oeuvres abstraites. Car l’approche intéresse davantage Elodie Jammes que le medium, le support ou la forme.
L’artiste réalise des oeuvres abstraites depuis plusieurs années, en parallèle de ses oeuvres figuratives.
Aujourd’hui, elle renoue complètement avec cet aspect de son travail, mais avec une approche qui là encore joue sur les faux-semblants: pour parvenir à l’effet recherché, elle travaille sur des plaques de plexiglass, superposées mais avec du vide entre chaque plaque, et l’ensemble sera ensuite rétro-éclairé.
Eteint, on voit avant tout la couleur mise sur le premier plexiglas. Mais une fois allumé, ce sont évidemment les couleurs posées sur le plexi du fond, le plus près de la lumière, qui domine l’ensemble et perce les deux autres.
Voilà comment une oeuvre peut apparaître dans des tonalités claires, et, dès qu’on l’éclaire, peut devenir saturée de couleurs plus vives.
Aujourd’hui l’artiste a trouvé le lien entre toutes ses formes artistiques. La cabane fermée ouvre sur l’imaginaire. Le masque masque et dévoile à la fois. Et la lumière sur le plexi fait apparaître ou disparaître les couleurs. Dans tous les cas, Elodie Jammes prend le temps d’emmener le regard au-delà des apparences.

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VERBATIM
Quand je peins, je mets beaucoup de mon vécu, mais je ne cherche pas à le faire comprendre aux autres. C’est juste une affaire d’énergie, de sincérité, et tout ce que j’espère, c’est que le public, lui, peut avoir accès sinon à mon vécu, du moins à cette sincérité. Cela lui permet de rentrer en résonance avec la toile.

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BIO

Née en 1980, Albi (81). Vit et travaille à Colomiers (31)
Diplômée architecte DPLG à Toulouse en 2007, elle travaille cinq ans en tant qu’architecte avant de décider en 2012 de se consacrer exclusivement à la peinture.
Nombreuses expositions personnelles dans la région: La Capelletta à Céret; Altigone à Saint-Orens, Artistes à suivre (haute vallée de l’Aude), Galerie 113 à Castelnaudary; Hôtel de Ville de Tournefeuille, Galerie Les Arts Kad’s à Auvillar, Galerie la Mosaïque à Saint Jean, Théâtre du Grand rond, Toulouse; Agence « Architecture Ville et Lumière », Toulouse; Agence Century 21, Colomiers, 31; Artempo à Cugnaux, etc.

« Les 30 Artistes Occitanie »
Présent dans l'édition 2020 ou 2021
Galerie virtuelle