JAMIN David

Discipline(s)
Dessinateur/trice, Peintre
Informations de contact
David JAMIN

Localisation

Mon Histoire

Quelque soit le sujet, David Jamin peint le mouvement. Grâce à un trait toujours visible qu’il ne cherche pas à fondre dans la masse, sa peinture dégage une vitalité, même quand il s’agit de peindre un fauteuil ou une personne sagement assise en train de lire. La peinture pour refléter le mouvement de la pensée plus que le mouvement physique dans l’espace.

La peinture semble intuitive, spontanée, sans dessin préalable. Des traits de pinceaux qui s’accumulent, parfois quelques coups de couteaux, de brosse ou d’aérosols.

Essentiellement de l’acrylique qui permet d’accumuler les traits sans qu’ils ne se fondent les uns dans les autres. Tous se complètent, dialoguent, sans que l’artiste ne cherche à masquer les différents outils et interventions. Petit à petit, le sujet apparaît, parfois il est évident, d’autres fois, il semble avoir du mal à se dégager de cette masse de coups de pinceaux, le trait prenant le pas sur le motif.

La toile se crée par ces ajouts successifs, donnant vie à tous les sujets, les plus dynamiques (des cyclistes, des violonistes) comme les plus statiques (un lecteur, un fauteuil, un tube de peinture). Car David Jamin s’intéresse évidemment au mouvement, mais au mouvement au sens large : pas nécessairement une notion physique. Son lecteur, assis sagement dans son fauteuil, est clairement animé par le récit qu’il est en train de faire. Quant au nid d’oiseau, il semble encore plus animé par les petits bouts de bois qui le composent que par le couple de parents qui sont sagement posés au-dessus de cette masse de brindilles débordantes de vitalité.

Finalement, les sujets de ce type mettent davantage en valeur sa technique que les sujets où le personnage est clairement en mouvement.
i la technique est toujours la même depuis que David Jamin peint, la palette s’est éclaircie depuis son retour dans ses terres natales, le Gard, il y a trois ans. « Je pense que je suis plus un graphiste qu’un coloriste, mais depuis que je suis à Uzès, c’est vrai qu’il y a une arrivée en force sur ma palette des jaunes et des orangés. Malgré cela, je dois dire qu’aujourd’hui encore, la couleur me fait un peu peur… ».

« Je travaille toujours en amont, sur papier, mes thèmes ou mes couleurs. Et quand je passe à la toile, je m’inspire de ce qui m’a semblé intéressant sur le papier, sans pour autant refaire un dessin ou chercher à reproduire l’esquisse ». La figure humaine est incontournable dans le travail de l’artiste : il y a ce personnage, un peu incontournable, avec ce visage allongé, ses lèvres pleines, sa chevelure en bataille, un personnage que David Jamin a créé dans l’atelier et se plait à redessiner, en pose statique, en mouvement, de plein pied ou seulement le visage, en monochrome ou au contraire emplies de toutes les couleurs possibles, comme si le visage était un réceptacle à couleurs, prêt à accueillir toute la palette au contraire du corps ou des vêtements qui se résument généralement à deux ou trois tons. Le personnage est prétexte à essayer des choses, à chercher encore et toujours un certain dynamisme à travers les outils du peintre.

Le sujet peut changer, la technique restera la même, y compris quand il s’agit de visages existants, Rimbaud, Céline, Basquiat, ou quand il s’agit, plus rarement, de paysages (notamment d’Uzès, la ville où il s’est installé depuis trois ans).

Et plus que toutes, la série sur les flamants roses est révélatrice de la recherche menée par le peintre et de son évolution inexorable vers quelque chose d’abstrait. Les flamants s’agitent sur l’eau, et finissent par former une masse de traits roses enchevêtrés. David Jamin n’a jusqu’ici jamais fait de toiles purement abstraites, mais cette notion d’abstraction n’est jamais bien loin, dans des toiles où le sujet apparaît souvent comme un simple point de départ permettant de guider le pinceau.

« Ce qui me plaît, c’est vraiment de trouver à rendre le geste, le dynamisme. Quand je peins un lecteur assis dans un fauteuil, je cherche à montrer qu’il y a une vie intérieure qui bouge derrière la poste statique. Quant aux flamants roses, je ne m’y suis attaqué que récemment. C’est un sujet que je voulais traiter depuis longtemps, mais je n’étais pas prêt, je n’y arrivais pas. Pour avoir ce regard quasi-abstrait, il fallait sans doute que j’attende, que ma peinture soit vraiment totalement libre pour y parvenir ».

Aujourd’hui, c’est le cas. Les flamants, les pieds dans les étangs, prennent leur envol grâce aux coups de pinceaux de l’artiste.

BIO
Le parcours de David Jamin est clairement lié à son parcours de vie. En 1996, sa femme Séverine découvre son travail : de multiples esquisses, croquis, portraits, que le peintre n’a encore jamais montré. C’est elle qui va le convaincre, lentement mais sûrement, d’exposer. Le couple habite alors dans le Nord, région d’origine de Séverine. L’exposition aura lieu en 1997, et va décider de la suite : immédiatement, des galeries s’intéressent à son travail et voilà les toiles de David Jamin présentées notamment en Grande-Bretagne (Londres, Edimbourg) grâce à deux galeristes qui le suivent toujours vingt ans après. Les deux croient suffisamment en cet artiste pour lui acheter directement 80% de son travail, avant même de savoir s’ils allaient vendre les toiles. Vingt ans après, ils sont toujours aux côtés du peintre.
Cela ne suffit toujours pas pour que l’artiste se décide à franchir le pas, quitter son travail (dans une compagnie de bateau sur le port de Calais) pour se consacrer entièrement à son art. Il faudra le coup de pouce de son employeur qui croit au talent de son salarié mais connaît aussi son hésitation à franchir le pas. Il va accepter d’aménager progressivement ses horaires pour qu’il puisse de manière progressive consacrer de plus en plus de temps à la peinture.

L’intérêt pour le peintre va croissant, jusqu’à cette année faste, 2009, où l’artiste se retrouve avec des œuvres présentées dans une vingtaine de galeries.
Aujourd’hui, David Jamin est représenté par des galeries à Pont-Aven, Aigues-Mortes, Roussillon-en-Provence, Agen, Moissac, Lyon, Paris, Londres, Séoul. Egalement à Uzès où l’artiste s’est aménagé depuis son retour dans sa région d’origine il y a trois ans un lieu qui est à la fois son atelier et une galerie de ses œuvres.

Anne Devailly (mai 2017)

Galerie virtuelle