Après avoir cheminé mentalement pour me soustraire à cette mode où le “faire” existe rarement, mon retour aux origines m’a conduit naturellement à Claude Monet. La sensation et l’œil du praticien, constituent un savoir irremplaçable, peut-être moins grandiloquent mais souvent plus précis que la connaissance coupée du réel des phraseurs.
Pour parodier Jean Cocteau “Il est possible que l’art contemporain soit le développement d’une erreur”. L’apparence est trompeuse, elle est la vertu des faibles, des soumis et des suiveurs. Pourquoi avoir des idées ou se donner les moyens de réfléchir alors que le “tapage” rassure. Mais cet excès d’horizontalité a effacé l’horizon. Ce monopole des décideurs supprime toute perspective de s’élever. La seule chance de s’en sortir, est de suivre sa propre voie et d’aspirer à ce que le temps joue son rôle de “père de la vérité”.
Pourquoi Claude Monet ?
Je me suis souvent senti envahi d’un sentiment intense en regardant les œuvres de Claude Monet, comme “saisi” momentanément, “L’âme me monte à la peau” comme disait Théophile Gautier et je ne pense plus qu’à ce que je viens d’observer. Les tentatives de migrations vers d’autres univers m’ont toujours finalement ramené vers lui. Alors j’ai suivi mon instinct, sans subir mais en anticipant pour trouver un espace d’expression qui est le mien. Il s’est imposé à mes yeux comme une école, un modèle immuable, un compagnon de route et cette exposition que j’intitule “Monécole” lui rend hommage.
Plus particulièrement dans les toiles présentées, je me suis penché sur les parties les plus discrètes des paysages qui pourraient être oubliées où la broussaille semble avoir enfoui toutes formes de velléité mais où la lumière créée des survivances, “Le soleil rayonne dans l’ombre…”, Claude Monet.
Je poursuis dans la voie que j’ai entrouverte, acceptant un travail sans limite. Chaque partie de la toile est un tout en soi qui participe à l’harmonie de l’ensemble.
