Bois de Vie
Je vis au milieu de vignes, de bocages, de bois.
Il y a plus d’une dizaine d’années que j’ai introduit l’idée de nature dans ma peinture en choisissant pour thème le cep de vigne, série appelée “Bois de vie”. Ce titre provient d’une de mes lectures indiquant que les Sumériens appelaient la vigne “Bois de vie”.
Ce titre correspondait vraiment à l’idée de ma recherche picturale. J’en proposais une lecture symbolique, parfois mystique, parfois érotique.
Aujourd’hui, j’essaye d’exprimer la force et la fragilité, la fureur en même temps que le silence de la nature. Les formes massives, imposantes s’accouplent aux lumières venant du fond en les enveloppant d’une aura indéfinissable, espace de sensations, de vibrations, d’expression forte. La couleur est sobre, intime, sans agressivité. Le geste est lent, mesuré, contrôlé. Une fois né, il va à sa fin, sans retour, jusqu’à la rupture. Alors il y a libération d’énergie, la matière passe de l’opacité à la transparence, la lumière s’infiltre, resurgit et vole en éclats. On ressent la douleur, la puissance, l’obstination. Une tension permanente maintient l’équilibre des éléments .
Le choix d’un sujet de nature au plus près de mon atelier est un voyage en terre connue, arpentée depuis longtemps, sans vraiment la voir. Bousculer ses habitudes est source d’innovation et permet de penser un nouvel ailleurs. Ces sujets ordinaires, à la vue de tous, sont de puissantes et inépuisables propositions à l’imaginaire. Avec humilité, je souhaite que ma peinture le soit aussi et que le regardeur prendra le temps de s’arrêter, d’y pénétrer, pour laisser surgir ses propres émotions, ses propres visions, ses propres histoires, et arriver à une perception personnelle de ces œuvres.
Ma recherche photographique est en cohérence avec ma peinture “Bois de vie””. Tous les sujets photographiés se trouvent autour de mon atelier, dans le lointain et le très proche : paysages de vallons et de bois, vignobles, jardin… Mais les motifs principaux en sont “les insignifiants”, c’est-à-dire ce que l’on va jeter, brûler: les feuilles sèches, pourrissantes, les tailles, les brindilles… tout cela photographié soit in situ au sol, soit sur une table maculée de peinture, dont la composition est due très souvent au hasard, sous une lumière rasante du lever du soleil. Cette lumière naturelle donne vie au sujet, le magnifie, transformant son statut d’inintéressant en une image photographique captivante.
Je vois tous les matins ces paysages traversés par le soleil levant, ils me permettent d’aller plus loin dans ma relation à cette nature qui nourrit aujourd’hui ma peinture .
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