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“Le Château gardera sa spécificité art et culture”

Suite à la fermeture du Centre d’art La Cuisine, un entretien avec Morgan Tellier, maire de Nègrepelisse

 

Dans sa lettre à la Drac, expliquant pourquoi il ne demande pas le renouvellement des subventions pour le centre d’art, le maire divers gauche met en cause le statut des centres d’art, qui est défini par un décret ministériel et qui “occulte complètement l’avis et le positionnement en amont de la commune”.

 

Artistes Occitanie: Le centre d’art La Cuisine était géré par la ville en régie directe, ce qui est rarement le cas des centres d’art. Pourquoi cette spécificité?

Morgan Tellier: La plupart du temps, les Centres d’art sont gérés par une association. Ici, c’est le lieu qui avait fait que la ville avait fait un autre choix: le centre d’art était installé dans le chateau qui appartient à la mairie. La commune voulait rester maître des lieux. Mais c’est vrai que ce n’était pas le montage idéal. La définition d’un centre d’art est fixée par décret ministériel et le seul rôle de la commune dans cette affaire est de donner un avis a posteriori sur le bilan! Ce n’était pas satisfaisant.

AO: Pourquoi ne pas proposer de changer le régime du  centre pour le passer sous un statut associatif?

MT: La bascule est compliquée. Mais il faut détailler un peu l’histoire pour comprendre ce qui se passe. La situation est complexe, et j’ai soutenu les porteurs du projet quand l’équipe en place à l’époque l’a développé (mandat 2008-2014). Mais il se trouve que cette équipe n’a pas été reconduite en 2014, alors que le centre allait ouvrir! Et l’équipe suivante n’avait pas le même enthousiasme sur ce projet et avait même envisagé la fermeture du centre. Le centre n’est donc pas responsable de tout. Il a ouvert sans grand soutien de la collectivité.

AO: Vous arrivez en 2020. Comment voyez-vous les choses?

MT: Dans un premier temps, nous avons augmenté le budget de 25% et nous avons renforcé l’équipe. Mais aujourd’hui, il faut se rendre à l’évidence. Je prends cette décision à regret, mais le seul fait qu’on ne puisse émettre aucun avis sur la programmation, cela rend les choses compliquées car il y avait parfois des événements vraiment hors sol et éloignés de nos territoires ruraux. Les Centres sont quand même souvent des structures qui réseautent entre elles dans un cercle assez fermé.

AO: Et maintenant?

MT: Je vais relancer cet espace en gardant sa spécificité art et culture. On va également maintenir le lien avec la cuisine. Après tout, c’était le seul centre d’art à avoir des fourneaux, il faut les valoriser. Et nous allons le faire assez vite. Je veux que ce soit au budget 2023, qui est signé en avril. La mairie va être force de proposition, et on espère que la Drac, le Département, la Région nous suivent. Pour la Drac, on a fermé le tiroir “centre d’art”, mais heureusement ils peuvent intervenir sous d’autres formes sur d’autres projets. 

Propos recueillis par Anne Devailly

 



 

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