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A Toulouse, la plasticienne Claire Sauvaget soumet ses œuvres à un programme d’intelligence artificielle

 

A Toulouse, Claire Sauvaget a soumis ses oeuvres à un programme d’intelligence artificielle, pour juger par elle-même des possibilités offertes par cet outil capable de générer des images.

Retour, avec son accord, sur son expérience telle qu’elle l’explique sur ses différents supports (site, réseaux sociaux):


“Intéressée par la place des IA dans la créativité, j’ai enfin pu avoir mon entrée gratos pour utiliser Dall.e. Je suis à la fois fascinée et dubitative lorsque je lis et découvre les posts d’artistes utilisant l’intelligence artificielle pour leurs créations ou pour parler de la place de ces IA dans la créativité (Maurice Benayoun, Yann Minh, Étienne Mineur : ces trois personnes font un travail assez intéressant sur ce sujet). Dans les débats, on peut s’inquiéter de voir les IA remplacer le savoir-faire de certains artistes. Alors pour mieux comprendre, j’ai voulu essayer. Je ne voulais pas répondre nécessairement à la question de savoir si l’ia allait remplacer le travail des artistes, mais déjà avoir une première approche de compréhension par l’expérience.

Je vois de très belles images réalisées par les IA mais il me semble qu’on sélectionne beaucoup pour montrer du tape à l’oeil, pour “séduire” sur les réseaux sociaux avec des résultats flamboyants.

Comme tout outil, il faut savoir s’en servir, et de ce fait, je voulais vous montrer justement que sans sélection et sans apprentissage, le résultat n’est pas si foufou sur la plan artistique, mais étonnant sur d’autres aspects.

Pour infos : Dall.e permet de faire des variations d’une même image qu’on lui donne. J’ai essayé sur des photographies de mes installations de sculptures. Ces images sont souvent non conventionnelles (ne respectent par la ligne d’horizon, pas d’échelles, ne font pas partie d’images habituelles ou classique de la vie quotidienne etc), et l’IA n’arrive pas toujours à analyser ce qu’il faut reproduire et donc créé de drôles de reproductions.
Le décalage qui s’en suit est troublant.
En tant qu’artiste, je reconnais un peu mon travail avec beaucoup de détails perdus. Les images deviennent glauques, et provoquent parfois des sensations étranges, ou simplement cela ne fait pas grand chose en terme d’émotions. Mes sculptures deviennent gloomy, spongieuses, liquéfiées comme si il y avait toujours un aspect gluant un peu partout. En fait, il  n’y a pas de gravité dans ces images artificielles. Pas de poids, pas de densité, mais une figuration superficielle parce que les algorythmes de Dall.e ne différencient pas la densité qu’a le plastique, la résine ou tout autre type de matériau. La densité tout comme la gravité n’y existent tout simplement pas.  Je ne doute pas de l’efficacité de certaines IA à générer des variations d’images efficaces à partir d’images plus classiques.
Je trouve surtout que cet outil développe de drôles de sensations de malaise. Je ne sais pas si j’utiliserai le ia dans mon travail, ceci est un simple partage d’expérience”.

Images proposées par Dall.e

 



 

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