- Publicité -


Petite polémique à l’envers pour la nouvelle fresque de Mog à Montauban 

 

Marika Gysbers, alias Mog, street-artiste qui réside à Pau (64), a exécuté une nouvelle fresque à Montauban. Après avoir réalisé une Olympe de Gouges, grande figure de la ville, elle s’est inspirée cette fois-ci d’une toile emblématique du grand peintre de la ville, Ingres, La source, pour répondre à une commande que la ville lui a passée.

Généralement, les polémiques en matière de nu viennent d’un “trop de nudité” surtout en matière de street-art, quand les œuvres peuvent être vues par tous, sans qu’ils aient fait de démarche spécifique pour cela. Ici, à l’inverse, la plupart des commentaires portent sur la petite culotte que l’artiste a rajoutée au modèle.

La petite culotte concentre les regards, et fait même oublier la signature habituelle de l’artiste: le bandeau coloré sur les yeux.

Commentaire de Nonoko, illustrateur à Montauban: “Dans La source, Ingres peint une naïade, jeune fille de 15-17 ans, une figure classique de la mythologie grecque. Dans le courant néo-classique dont Ingres est le chef de file, le nu féminin est une nouveauté. Le nu est peint par des hommes, pour des hommes, dans une société dominée par les hommes. Les nudités académiques d’Ingres sont, à son époque, clairement érotiques (lire “Ingres érotique” de Stéphane Guégan, Flammarion).
Quand la peintre Marika Gysbers s’inspire de La source pour une fresque urbaine à Montauban, la jeune fille porte une culotte et dissimule son sexe. Ce n’est pas une question morale, mais un choix de pensée. La peindre refuse d’exhiber la nudité d’une jeune fille au regard des hommes. Elle choisit de représenter une jeune fille déshabillée et libérée, destinée au regard de tous. C’est une figuration de la femme contemporaine qui choisit la représentation de son corps pour cesser d’être un objet et devenir pleinement un sujet“.

 “En effet, j’ai mis une culotte à cette jeune fille sans pour autant lui mettre un soutien-gorge : une façon pour moi, de lui donner ‘la parole’, a commenté l’artiste sur les réseaux sociaux. Évidemment, je me suis appropriée l’œuvre … ni plus ni moins que Ingres en son temps. Oui, chacun vit dans son époque”.



 

- Publicité -
Article précédentAppel à participation (photos): festival des solidarités
Article suivantA Béziers, le sculpteur Olivier Delobel ajoute un quatrième buste monumental, place du 14 juillet