- Publicité -


Dinandier à Gaillac (Tarn), Jonathan Soulié est lauréat régional du concours Ateliers d’Art de France

 

A 40 ans, le dinandier Jonathan Soulié remporte le concours Ateliers d’Art de France en Occitanie dans la catégorie création, avec son œuvre Fragrance.

Jonathan Soulié représente une profession peu fréquente en France, sans doute représentée par une quinzaine d’artistes-artisans d’art tout au plus.

Ces artisans fabriquent des objets par martelage à partir d’une feuille de cuivre, d’étain ou de fer-blanc, “une technique qui existe depuis 4000 ans”, précise l’artisan tarnais.

Pour cette pièce, Jonathan Soulié a poussé à l’extrême les possibilités de la technique, en refermant une feuille de métal entièrement sur elle-même, sans aucune soudure.
Il a par ailleurs créé l’oxydation qui donne sa coloration spécifique à la pièce.

Sa pièce, ainsi que celles de tous les candidats du concours Occitanie sont visibles  jusqu’au 4 juillet à la Maison des Métiers d’Art de Pézenas – Ateliers d’Art de France.


 

En catégorie patrimoine, le jury a retenu le travail de Marie-Catherine Massé.

Chaque année, l’ensemble des lauréats de toutes les régions de France présentent leurs travaux au salon Maison et Objet. Celui-ci étant annulé cette année, les organisateurs cherchent un autre salon qui permettrait à la fois cette exposition et le concours attenant, permettant de dégager le lauréat national.

Les candidats au concours régional Occitanie 2020

Anaïs Duplan (designer textile, Haute-Garonne), Coralie Saramago (tourneuse, sculptrice sur bois, Foix), Didier Noisetier (verrier, la Calmette-Gard), Emma Calas (bijoutière, Toulouse), Félix Valdelièvre (sculpteur métal, Cases-de-Pène, 66), Hélène Bernus (bijoux, Toulouse), Isa Papasian (art en papier, Gard), Jonathan Soulié, Mathilde du Mesnildot (vitrail, Toulouse), Mickaël Garcia, Noémie Simard-Dupuis (Toulouse, création bijoux), Pierre Caruana (ébénisterie, Béziers), Sara Bran (orfèvre et dentelière, Saint-Just-Et-Vacquières-Gard), Singrid Hobbé (styliste, Pézenas), Valérie Tanfin (plumassière, Léguevin-31), Vinciane Domergue (ébéniste, Saint Gély-du-Fesc, 34), Marie-Catherine Massé (luthier), Myriam Hubert (verrier-mosaïste, Nîmes), Pauline Galindot-Pezet (vitrail, Bagnols-les-Bains, 48), Thibaud Dunas (forgeron, Ventenac-11)

 …

Le travail de Jonathan Soulié

L’essence du travail de Jonathan Soulié est de transmettre à la matière, énergies et vibrations pour mettre en valeur la lumière. Il ne cherche pas la perfection, mais plutôt l’équilibre. L’équilibre entre les codes d’un objet imaginé par l’homme et l’élégance subtile et organique de la nature.

C’est en découvrant la disparition annoncée d’un savoir-faire ancestral de sa région, la dinanderie, que Jonathan Soulié a décidé d’y consacrer sa vie. Il quitte alors son poste de cadre en milieu industriel pour explorer la singularité de cette technique auprès d’un compagnon du devoir, Meilleur Ouvrier de France.

Ses créations sont entièrement réalisées par martelage manuel à partir de feuilles de cuivre et de laiton. Il va jusqu’à perpétuer des gestes vieux de 4000 ans à l’aide d’outils simple tel que des marteaux ou maillets. Certaines de ses œuvres sont réalisées sans aucune technique contemporaine d’assemblage, montées en un seul morceau de métal. Cela lui permet de donner vie à ses œuvres et de leur ‘transmettre une âme’.

La source de son inspiration est à mi-chemin entre l’infiniment grand et l’infiniment petit et passe par l’astronomie, la physique ou la biologie. Il crée à travers les principes du biomimétisme, de la forme ovoïde, du Vortex et du Nombre d’or.

 La pièce lauréate
Fragrance est une ode à la féminité. Elle est aussi une démonstration que cet art, en apparence primitif et séculaire, peut déstabiliser nos sens par sa réappropriation. L’artiste a donc pour cela travaillé l’équilibre et les contrastes.
– D’un point de vue physique, Fragrance peut apparaître fragile et en déséquilibre, alors que cette apparence ne reflète pas sa réalité.
– Sur le plan esthétique, ses gestes sont guidés par la douceur de courbes imaginées par la nature, laissant apparaitre la minéralité d’un fin martelage et une teinte aux nuances lumineuses sur l’enveloppe extérieure, contrastant avec un intérieur énigmatique et infini.

Pour cette œuvre Jonathan Soulié a mise au point une finition créée par oxydation, permettant de faire changer le cuivre de couleur sans ajout de peinture ou vernis. Le métal est nu.



 

- Publicité -
Article précédentLes huit lauréats pour Horizons d’eaux, parcours d’art sur le canal du Midi
Article suivantUn parcours consacré au Japon de Pierre Soulages, au musée Soulages (Rodez)