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A Toulouse, deux acquisitions pour le musée des Augustins

 

  1. Henri Deturck (Bailleul, 1858 – Coutances, 1898), Tête d’étude, huile sur toile, 53 x 50 cm

Parmi les rares tableaux connus de Deturck, dominent paysages, intérieurs d’église, scènes de genre campagnardes et représentations de métiers. Son inspiration le rattache à la peinture sociale plutôt rurale d’un Jules Breton. Sa technique artistique, toute en empâtements, s’inscrit aussi dans ce genre rustique. Mi-philosophe antique mi-vagabond, le modèle incarne une forme de sagesse populaire. En dépit de son attitude, il ne peut s’agir d’un clochard mort croqué à la morgue car le sang afflue aux joues et l’expression est vigoureuse. L’auréole et la signature, tout à fait autographe, ont été ajoutées dans une phase ultérieure. Était-ce pour donner une respectabilité à ce qui n’aurait été qu’une tête de misérable avant son passage au Salon de 1895 ou une onction de sacré pour un collectionneur ? Nous ne le saurons sans doute jamais.

Le peintre a su détacher sa figure de manière presque violente sur un fond neutre. Le tissu de l’appuie‐tête est brossé d’un faire large et rapide qui le rend presque indéchiffrable. Pour le rendu de la carnation et des pilosités, le pinceau du peintre ralentit et gagne en fluidité. Il traduit avec force le teint cuivré, tanné par l’existence et l’énergie vitale qui palpite malgré une apparente sérénité.

Né à Bailleul dans une famille modeste, Henri Deturck suivit l’enseignement de l’École des Beaux-Arts de Lille grâce à une bourse de sa ville natale puis il fut l’élève de Cabanel à Paris. Il devint professeur de dessin à Coutances où il passa l’essentiel de sa vie.
– L’achat de ce tableau par la Ville de Toulouse a bénéficié d’une participation financière du FRAM Occitanie (Fond Régional d’Acquisition pour les musées) à hauteur de 50%. 

2. Charles-Abraham Chasselat (Paris, 1782-1843), Le Repos de Bélisaire, huile sur toile, 61,5 x 52 cm

Le Repos de Bélisaire marque les débuts de Charles-Abraham Chasselat au Salon. Son œuvre passa quelque peu inaperçue au milieu des tableaux célèbres réunis à l’occasion de cet évènement majeur. 

Chasselat s’est concentré sur le thème du repos du vieux guerrier accompagné par un enfant également endormi. L’illustration d’un acte de vertu cède ici la place à une scène douce et intimiste. Le choix d’une représentation en extérieur dans un édifice antique en ruines renforce le sens de méditation sur une grandeur passée. À la différence des prestigieux exemples antérieurs à la Révolution, Chasselat choisit une lumière naturelle dorée qui souligne la délicatesse des traits du noble vieillard et de l’enfant. Le manteau vert du vieux général est une belle invention qui se détache des couleurs habituelles de cette école.

Charles-Abraham Chasselat (Paris, 17821843), élève de son père Pierre, miniaturiste puis de François Vincent, fut essentiellement graveur et illustra de nombreuses œuvres littéraires contemporaines ou non, Atala de Chateaubriand, Corinne de Madame de Staël, Les Mille et une nuits.

Nommé dessinateur des fêtes et cérémonies de la Couronne à la Restauration, il officia à l’occasion des obsèques de Louis XVIII et du couronnement de Charles X. Il fut également directeur de l’atelier de gravure de l’École des Beaux-Arts de Paris. Ses dessins sont conservés au Louvre. Son activité de peintre est attestée par ses participations au Salon de 1812 à 1842.
L’achat de ce tableau par la Ville de Toulouse a bénéficié d’une participation financière du FRAM Occitanie (Fond Régional d’Acquisition pour les musées) à hauteur de 50%. 

Le musée des Augustins est fermé au public pour travaux. Réouverture prévue à l’automne 2020.



 

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