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Montpellier ouvre, en juin 2019, un centre d’art dédié aux collections, le Mo.Co

 

Avec le Mo.Co, Montpellier inaugure un lieu d’une conception nouvelle: ni un musée doté d’un fonds spécifique, ni un centre d’art concevant des expositions inédites. Entre les deux, le Mo.Co, pour Montpellier Contemporain, sera un lieu dédié principalement à l’accueil et la présentation de grandes collections.

Le lieu va ouvrir le 28 juin en accueillant les chefs d’oeuvre réunis par un industriel japanais, Yasuharu Ishikawa, une collection privée d’oeuvres qui vont des années 60 à nos jours.

L’exposition suivante viendra de Russie et sera, au contraire, une collection publique.

Dans tous les cas, les responsables cherchent des collections qui présentent un point de vue sur l’art et qui permettent de montrer des oeuvres inédites jusqu’ici en France, voire en Europe.

A l’origine de cette initiative, le maire Philippe Saurel qui a fait venir à Montpellier Nicolas Bourriaud, co-fondateur du Palais de Tokyo et ancien directeur des Beaux-Arts de Paris. Nicolas Bourriaud est arrivé à Montpellier en 2016 avec pour mission de refonder un peu la sphère art contemporain dans la ville. Il chapeaute désormais trois institutions, ce futur musée-centre d’art qui va s’installer dans un hôtel ancien du centre ville, à deux pas de la gare, mais également un autre centre dédié à des expositions, la Panacée, et il dirige en parallèle l’école des Beaux-Arts. C’est en fait l’ensemble des trois qui est regroupé sous l’intitulé du Mo.Co, mais le vaisseau amiral est clairement le centre d’art.

Pour Nicolas Bourriaud, “l’organisation du Mo.Co, qui regroupe trois lieux aux objectifs différents, permet de relier l’ensemble de la chaîne de l’art contemporain dans la ville, de la formation (l’école des Beaux-Arts) à la conception d’expositions et la présentation de collections. Le Mo.Co, avec l’Hôtel Montcalm, va devenir le lieu des collections du monde entier. Cette organisation permet une synergie efficace et des économies d’échelle importantes.  Cela nous a par exemple permis de recruter récemment plusieurs curateurs de dimension internationale, qui vont à la fois s’occuper du programme d’exposition des deux lieux et intervenir à l’école des Beaux-Arts”.

Une histoire complexe…

Avant l’arrivée de Philippe Saurel à la mairie de Montpellier (2014), le bâtiment qui va héberger le Mo.Co-centre d’art devait accueillir tout autre chose: un musée de la présence française en Algérie, voulu par l’ancien maire George Frêche, dans une ville qui compte de très nombreux Français d’Algérie.

Les travaux avaient déjà commencé pour aménager les lieux et la ville avait même fait des premières acquisitions pour doter les lieux de documents. Mais le nouveau maire a donné un coup d’arrêt à un projet qui restait délicat, pour le réorienter sur quelque chose de plus inédit et plus contemporain: les documents déjà achetés ont été revendus au Mucem et un nouveau cabinet d’architecte a réorienté les travaux. Coût total: 22 millions €, dont 6 millions qui ont dû être ajoutés pour réorienter le bâtiment. Le coût de fonctionnement annuel, lui, sera de 6 millions par an pour les trois sites. Financeurs principaux: la ville, la métropole et l’Etat (la Région, elle, n’a contribué qu’en apportant 600 000 € à ce chantier, qui constitue pourtant le seul centre d’art public qui va ouvrir en France en 2019).

L’hôtel qui accueille le centre d’art possède une cour et un jardin qui vont eux aussi faire l’objet d’une rénovation. Nicolas Bourriaud a eu l’idée de faire appel pour cela à Bertrand Lavier, artiste conceptuel connu mais qui a aussi pour caractéristique d’avoir fait ses premières études à l’école d’horticulture de Versailles. C’est donc davantage en tant que paysagiste qu’il a été sollicité. Bertrand Lavier a choisi des plantes de tous les continents pour un jardin qui proposera une carte géographique, avec cinq plages matérialisant les cinq continents. Et au milieu, la fontaine classique avec son bassin rond assez large accueillera une sculpture à la fois paysagère puisqu’elle sera constituée d’un empilement d’arrosoirs, et ludique, puisqu’elle pourra évoquer malicieusement l’arroseur arrosé des frères Lumière. Et, petit plus auquel semble beaucoup tenir l’artiste, “il y aura aussi deux petites mascottes dans ce jardin, deux tortues”.

Pour inaugurer comme il se doit ce nouveau lieu, la ville a décidé d’accompagner cette ouverture d’un parcours d’oeuvres d’art, qui sera visible  du 8 juin au 28 juillet, et qui permettra de relier les trois lieux, le Moco-Centre d’art, la Panacée et l’Ecole des Beaux-arts: 100 artistes, régionaux, nationaux et internationaux, présenteront des oeuvres sur ce parcours, soit dans la rue, soit dans des vitrines. “Nous avons reçu des projets, nous en avons commandé d’autres”, explique pour l’instant Nicolas Bourriaud.

Avec cette configuration nouvelle et inédite, Montpellier compte bien se faire une place en matière d’art contemporain au niveau méditerranéen et mondial.

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Article rédigé en partenariat avec ArtMajeur,
à retrouver dans le numéro de printemps d’ArtMajeur.

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