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Les artistes de la région ayant travaillé sur la première guerre mondiale

En cette veille de 11 novembre, Artistes Occitanie a souhaité mettre en avant certains artistes de la région qui ont essayé d’apporter leur regard, un siècle après, sur le conflit le plus meurtrier du XXème siècle. Petit tour d’horizon… loin d’être exhaustif.

SCULPTURES

Les monuments aux morts d’Emilie Prouchet-Dalla Costa, en Tarn-et-Garonne

La sculptrice de Négrepelisse (82) inaugure ce 9 novembre un nouveau monuments aux morts dans la commune de Parisot (82). Ce n’est pas son premier travail sur le sujet. Elle a déjà réalisé en 2016 le monument aux morts de Saint-Vincent (82) composé de huit grandes lames d’acier de 3 mètres de haut, qui forment un cercle.  La sculpture est réalisée à partir  d’épaisses  plaques  d’acier Corten  soudées à des fragments  de  chars d’assaut  impactés par des projectiles militaires. Les huit lames correspondent aux huit enfants  de la commune morts pour la France dont les noms sont inscrits au bas de chaque lame. Lorsqu’on s’éloigne de l’œuvre d’environ 4 mètres sur l’allée centrale, les lames physiquement espacées les unes des autres  forment alors depuis un point de vue précis un monolithe d’acier.

Celui de Parisot se compose de deux volumes de 25 lames plus fine chacune de part et d’autres d’une chapelle.

Emilie Prouchet: “Les oeuvres se composent de plusieurs lames d’acier corten  verticales soudées sur un socle recouverts de cailloux. Au pied de chaque lame d’acier une petite plaque horizontale émerge des cailloux où figure un nom, un prénom et  des dates de naissances et de décès. La plupart des monuments aux morts  représentent  le plus souvent un valeureux soldat allant à la  guerre  dont le piédestal est gravé d’une liste de noms classés par ordre alphabétique”.

Pour l’artiste, “cette mise en  scène  tend à anonymiser  l’individu, n’existant  que par sa  présence sur une liste où  son nom est  noyé parmi  tant  d’autres ayant connu le même sort tragique.”

Pour les monuments  aux mort de Parisot et de Saint Vincent, l’artiste  a souhaité  remettre l’homme au centre de ces préoccupations en donnant une identité matérielle et visible  à chaque soldat  sous la forme d’une grande lame d’acier corten s’élancant vers le ciel. “De manière métaphorique, chaque lame renvoie à l’unicité des hommes qui ensemble sont morts pour une cause commune”.

“Ce parti pris artistique permet de  signifier  physiquement la présence des soldats disparus  et renvoie aux fondements  de la sculpture qui est  de représenter les morts sur leurs sépultures. Dans ce processus créatif, chaque lame d’acier est unique, quelle soient  en acier Corten ou réalisée avec des  fragments de chars d’assaut, elle s’inscrit au sein d’un ensemble qui forme une unité esthétique”.

La place des inscriptions relative à l’état civil des  combattants  se situe  sur une plaque horizontale placée au bas des lames  d’acier. “Ce positionnement  incite  le spectateur à interagir avec l’oeuvre: pour lire les inscriptions  de ces plaques, il faut le plus souvent entrer dans l’oeuvre comme on entrerait dans un cimetière pour découvrir les noms et dates de naissances des défunts”.

A travers ces oeuvres, l’artiste  a souhaité ancrer de manière visible l’identité de chaque soldat dans le paysage et ainsi  leur rendre hommage.

  • Monument souvenir de la guerre de 1914, Saint Vincent (31), acier corten , fragments de chars d’assaut – 180x300x180 m – 2016
  • Monument aux morts de Parisot (82) – acier corten – deux volumes de 485x300x300 cm – 2018

Description  du  monument souvenir  de la guerre de 1914 : symboliquement,  cette sculpture met en évidence l’union tragique  de ces hommes pour la liberté.

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A Nissan-les-Ensérune (34), Lionel Laussedat, “Il nous regarde”

 

Le sculpteur installé à Sérignan (34) installe à Nissan un personnage très épuré pour le commémoration de la fin de la grande guerre et inspiré du poème de Borgès:

“Qu’est devenue la mémoire des jour qui furent les tiens sur terre, et tissèrent joie et douleurs et furent pour toi l’univers?”

“Je l’appelle ‘il nous regarde’ l’idée étant d’aller au delà de la simple commémoration”.

 

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PEINTURES

A Tarbes (65), Pedro/Pierre Bergé, double exposition “Affichez-moi la paix”

Cette double exposition est l’aboutissement de dix mois de travail pour l’artiste Pedro/Pierre Bergé: il présente 160 oeuvres en deux lieux de la Communauté d’agglomération Tarbes-Lourdes-Pyrénées.

“Affichez-moi la Paix: la paix”, des premières lumières jusqu’à sa paix intérieure.

“Affichez-moi la paix: la Guerre”, qui présente un travail de l’artiste sur une série d’affiches de films sur le conflit, ainsi que des toiles, dessins, collages et textes, que l’artiste avant commencé et exposé en 2014, pour le centenaire du début de ce conflit.

La première exposition reprend des travaux parfois anciens de l’artiste, dont une série “la paix est un classique”’, composée de pochettes de disques vinyles relookées, et une autre créées à l’Artelier à Tarbes en réaction aux attentats de Paris, avec de soeuvres faites sur un support contemporain, mais dont le nom peut évoquer le conflit, des bombes de graffeurs..

A voir au Conservatoire Henri Duparc (jusqu’au 19 déc.) et à la médiathèque (à partir du 9 nov. jusqu’au 30 nov.)

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A Carcassonne (11), triple exposition d’Alain Fabreal

Au terme du centenaire de la fin de la 1ère guerre mondiale, la Ville de Carcassonne, le Centre des monuments nationaux et les Archives départementales de l’Aude organisent une exposition intitulée « Face à l’enfer » autour de quatre thèmes : les Soldats debout, les Gueules cassées, les No man’s land et le journal de Louis Barthas.

Alain Fabreal, peintre et actuel directeur des Beaux-Arts de Carcassonne, a travaillé sur cette exposition durant quatre ans.

“Ce conflit me touche particulièrement, non pour des raisons familiales, mais parce qu’il est à la conjonction de l’histoire et de l’histoire de l’art. Dans les deux champs, il ouvre la modernité”.
“Mon idée de départ était de produire pendant quatre ans, le temps de la guerre, des séries de peintures de grand format dans lesquelles sont représentés les portraits des soldats, avant et après le combat, ainsi que les paysages de guerre, explique l’artiste. Je voulais aussi composer mon travail de diariste, que j’appelle Psychogrammes avec le Journal de guerre de Louis Barthas”.
“En 2014, j’ai commencé à travailler sur la thématique de la guerre de 14-18. D’emblée, j’ai imaginé trois séries de tableaux, représentations symboliques de ce conflit dévastateur : Les soldats debout, Les Gueules cassées, Les No man’s land et Le journal de Louis Barthas, tonnelier. Au final, ma production avoisine une soixantaine de tableaux, toutes séries confondues, ainsi que 45 dessins sur le journal de guerre. Quatre séries pour quatre années de travail et d’exploration du territoire de la Première Guerre mondiale”.

> Les séries de tableaux sont installés sur trois sites emblématiques de la ville de Carcassonne :

  • Salle des Chevaliers, tour Narbonnaise, cité de Carcassonne
  • Chapelle des Jésuites, centre-ville de Carcassonne
  • Archives départementales de l’Aude, exposition

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A Albi (81), Jérôme Cavaillès et ses “Lettres Aimées, Hommage à ceux qui ne sont jamais revenus”

L’artiste albigeois évoque le conflit à travers des objets qui semblent avoir survécu malgré tout: des vieux papiers, vieux tissus, des assemblages, des carnets qu’on ne peut plus ouvrir mais qui appartenaient aux soldats du Front, des lettres, le tout regroupé dans une exposition intitulée “Lettres Aimées, Hommage à ceux qui ne sont jamais revenus”.

Tous ces objets sont des assemblages de l’artiste qui s’est laissé guider par des objets trouvés dans différents endroits pour essayer de montrer la part la plus quotidienne des soldats oubliés de ce conflit.

Hôtel Rochegude, Albi, jusqu’au 21 novembre.

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A Mende (48), un an de travail sur le conflit pour Roland Lesluin

Peintre installé en Lozère, Roland Lesluin s’est plongé une année entière dans le conflit qui a ravagé l’Europe il y a un siècle. Il en est ressorti avec 32 toiles de grandes dimensions sur la guerre, qui ont été exposées dans deux endroits à Mende, dans la galerie de Jean-Michel Rouchy, puis à l’Espace Georges Frêche.

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Damien Aspe, Toulouse: “Il fait très froid… mon feu chante… j’ai honte !”

Puisant son inspiration dans les deux ans de correspondance journalière de son arrière-grand-père durant la Première Guerre, Damien Aspe présente une installation relatant l’atrocité de cette guerre et les répercussions sur le monde contemporain.

> A voir jusqu’au 11 nov.,  Ancien réservoir, 7 Rue Garrigou, Toulouse.

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A Montauban (82), les dessins de Jean-Claude Fournié

Le peintre Jean-Claude Fournié a réalisé quelques toiles et dessins à la mine de plomb consacrés au conflit, ou plutôt à la fin du conflit et à la vie qui essaie de reprendre: dans les villages, les enfants jouent désormais à la marelle sous le regard du soldat qui trône sur le monument aux morts.
D’autres oeuvres, sans titre, peuvent se lire comme résolument contemporaines… ou ancrées dans la mémoire du conflit. A chacun de choisir.

Retrouvez l’article que nous avions consacré au travail de l’artiste

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A Rivesaltes (66), 14 artistes pour 14-18

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